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La Russie réprime 
la grogne post-électorale
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Hiver russe ?

Des centaines de manifestants ont été arrêtés alors qu'ils dénonçaient à nouveau les fraudes commises durant les législatives de dimanche.

[Mis à jour mardi à 8h]

Des centaines de manifestants se sont réunis mardi à Moscou et dans d’autres villes de Russie, pour clamer, comme la veille, leur colère à la suite d’élections législatives entachées de fraudes et qui ont vu la victoire du parti de Vladimir Poutine. Russie Unie a en effet empoché un peu moins de 50% des voix, un score ceci dit en net recul par rapport à 2007. Ces manifestations restent modestes par le nombre de personnes qu’elles mobilisent, mais le fait de descendre dans la rue pour protester est suffisamment rare dans la Russie de Poutine pour être souligné.

"La Russie sans Poutine !", "Honte !", scandaient les manifestants. Mais la mobilisation n’a pas duré : la police a procédé à 250 interpellations à Moscou et 200 à Saint-Pétersbourg. Plusieurs responsables de l’opposition russe ont été arrêtés, comme l'ex-vice-Premier ministre et dirigeant du parti non-enregistré Parnas, Boris Nemtsov,  relâché au bout d’une heure, et le chef du parti libéral Iabloko, Sergueï Mitrokhine. Pendant ce temps-là, le Premier ministre Vladimir Poutine visitait une exposition de peintures italiennes. 

Plusieurs responsables occidentaux se sont inquiétés des fraudes et de la répression post-électorale.  La France a jugé les interpellations "préoccupantes" ."Nous attachons la plus grande importance au respect du droit à manifester pacifiquement", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait elle auparavant estimé que les élections en Russie n'étaient "ni libres, ni équitables", rejointe par la ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne, Catherine Ashton, pour qui certains aspects des élections russes suscitaient de "graves préoccupations".

Le président russe Dmitri Medvedev a renvoyé les Occidentaux dans leur camp et rejeté leurs critiques jugeant que des représentants de pays étrangers et d’organisations internationales "surveillent les élections, les violations (des règles de procédure, NDLR) c'est une chose",  mais que "l'état du système politique" n'était "pas leur affaire". 

[Mis à jour lundi à 13h]

Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine et de Dmitri Medvedev, est toujours majoritaire en Russie mais a subi dimanche un revers notoire, enregistrant un peu moins de 50% des suffrages, contre 64% lros des précédentes élections de 2007. Une grogne que Vladimir Poutine a assuré avoir entendue. Il y a d’ailleurs tout intérêt, puisqu’il compte briguer personnellement les suffrages de ses concitoyens à l’élection présidentielle du 4 mars, avec pour objectif de récupérer le siège de chef de l’Etat qu’il a occupé de 2000 à 2008.

Il a ainsi promis qu’il y aurait "naturellement un renouvellement significatif des effectifs au sein du gouvernement", s’il venait à être réélu. Quand un membre de son parti lui a demandé si après cette élection - dont il fait peu de doutes qu’il sortira vainqueur -, il y aurait un "nouveau Poutine" ou un "ancien Poutine", le Premier ministre a répondu, pragmatique, qu’il s’ajusterait aux préoccupations émanant de la société.

Lundi soir, 2 000 personnes selon la police et 10 000 selon les organisateurs, ont manifesté pour protester contre l’élection tenue la veille, entachée selon eux de nombreuses irrégularités. Ils ont réclamé la fin du règne de Poutine au pouvoir depuis 1999. Des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre qui ont arrêté plus de 300 personnes. Des renforts de police ont été envoyés mardi à Moscou pour parer à d’éventuelles nouvelles protestations. 

Lu sur Le Nouvel Obs

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