Pour 52% des Français, appartenir à l'Union européenne est une mauvaise chose

Voilà qui devrait ravir le Front national et tous les euro-sceptiques. Pour 52% des Français, l'Europe est une mauvaise. C'est le résultat de la dernière étude de l'Ifop intitulée "Regards sur l'Europe", réalisée auprès de citoyens de six pays membres de l'Union Européenne : la France, la Belgique, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. En effet, à la question "Diriez-vous qu’aujourd’hui pour votre pays c’est plutôt une bonne chose ou plutôt une mauvaise chose d’appartenir à l’Union Européenne ?", les Français se placent juste derrière les britanniques (56%) pour dire que faire partie de l'UE est une mauvaise chose. Par ailleurs, les Français sont les plus sceptiques quant à l'Europe : lors des élections européennes de mai, 74% d'entre eux souhaitent exprimer dans leur vote leur défiance vis-à-vis d'elle. En effet, cette étude montre que les Français sont de plus en plus désabusés au sujet de l'Union Européenne et ont tendance à vouloir de plus en plus se replier sur eux-mêmes.

83% d'entre eux sont contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, contre 52% en 2003. Avec respectivement 56 et 50% de pour, les Espagnols et les Italiens, y sont, eux plutôt favorables. Qui plus est, une majorité de Français et d'Allemands veulent une remise en cause du dispositif Schengen (respectivement 55 et 56%). Quant à l'euro, 38% des Français sont pour son abandon contre 44% des Allemands. Contrairement aux idées reçues, les séniors affichent un scepticisme plus important que les autres à l'idée d'un retour à leur monnaie d'origine.

En revanche, si nombre de Français se méfient de l'Europe, ils sont paradoxalement beaucoup à la vouloir plus forte. En effet, 63% d'entre eux se disent favorables à la création d'un poste de ministre européen de l'économie et des finances. 54% des Français sont pour l'élection d'un président au suffrage universel direct et 64% demandent une armée européenne. Les Italiens sont ceux qui montrent le plus clairement leur désir d'une Europe forte et unie avec respectivement 80, 79 et 62% de réponses positives à toutes ces questions. Les Allemands, eux, sont les moins convaincus (35,29 et 32% de pour).