OGM : mortalité "alarmante" pour des rats nourris avec un maïs transgénique

Les résultats sont alarmants. Selon une étude parue ce mercredi dans la revue Food and Chemical Toxicology, des rats nourris avec un maïs OGM meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers que les autres. On observe ainsi "deux à trois fois plus de mortalité chez les femelles traitées" et "deux à trois fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes", a expliqué à l'AFP Gilles-Eric Seralini, professeur à l'université de Caen, qui a dirigé l'étude.

Deux cents rats ont été alimentés pendant deux ans maximum soit avec un maïs OGM NK603 seul, soit avec ce maïs OGM traité au Roundup,  herbicide le plus utilisé au monde, soit avec du maïs non OGM traité au Roundup. Ces deux produits sont la propriété du groupe américain Monsanto.

Les chercheurs ont constaté que 93% des tumeurs des femelles étaient mammaires, dont certaines étaient plus grosses que des balles de ping-pong... Les mâles, eux, sont majoritairement morts de problèmes hépatiques ou rénaux.

"Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement que les agences sanitaires, les gouvernements et les industriels ne l'ont fait", a affirmé Gilles-Eric Seralini. "Ce sont les meilleurs tests qu'on peut avoir avant d'aller tester chez l'homme", a-t-il ajouté.

Les résultats de cette étude ont déjà fait réagir les autorités françaises. "On va agir à l'échelle de l'Europe pour que les conditions des protocoles d'autorisation soient modifiées dans un sens beaucoup plus strict qu'aujourd'hui", a assuré le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à l'issue du conseil des ministres ce mercredi. "Cette étude montre enfin que nous avons raison et qu'il est urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM", a de son côté souligné l'eurodéputé vert José Bové.

L'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), réunissant des scientifiques et experts favorables aux OGM, a elle réagi en indiquant que "contrairement à ce qui est affirmé", cette étude "n'est pas la première à avoir évalué les effets à long terme des OGM sur la santé".