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"Nobama" ! Obama est-il en train de s'effondrer politiquement ?
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En baisse

Chute dans les sondages, chômage persistant, risque de récession : Obama peut-il être réélu ?

Obama vient de lancer sa campagne avec une tournée de trois jours en autobus dans trois Etats clés pour la prochaine élection présidentielle de 2012. Mais sa côte dans les sondages s'effondre à un niveau historiquement bas, et la presse ne l'épargne pas comme le montrent même certains éditoriaux du New York Times, qui lui est, a priori, plutôt favorable.

Ce mouvement de rejet, ce "Nobama" est-il irréversible ? Ou bien la demi-douzaine de candidats à la candidature républicaine qui passent beaucoup de temps à s'entre-déchirer échoueront-ils à exploiter cette très mauvaise conjoncture ?

Le dernier sondage Gallup (réalisé du 11 au 14 août, 1 008 personnes âgées de 18 ans et +, dans 50 états) publié le 17 août est cruel : le taux d'approbation de la politique économique d'Obama atteint 26% contre 35% en novembre 2010, alors que 71% désapprouvent sa gestion. Idem pour la crise du déficit fédéral (24% d'approbation) et sa politique d'emploi (29% d'approbation).

"Avec une économie au bord du précipice d'une nouvelle récession, un mouvement conservateur agressif, une base libérale déçue par son premier mandat, la réélection de Barack Obama sera délicate" constate The New Republic, mais Obama peut s'appuyer sur un précédent vieux de 64 ans : la campagne pour la réélection du président Harry Truman en 1948, qui fut un succès malgré une mauvaise situation économique.

Dans les deux cas, les démocrates avaient perdu la majorité de la chambre haute (The House) et des sièges au Sénat, avant l'élection.

En attendant, la récente tournée présidentielle en autobus, (trois jours dans trois Etats: Iowa, Illinois, Minnesota) n'a pas vraiment convaincu. Le coût des deux autobus spécialement conçus à cette occasion a été souligné par l'agence AP : 1,1 million $ chacun (blindage, aménagement intérieur, gyrophares etc..). Du coup Fox News, la chaîne conservatrice s'est aussitôt déclarée choquée par une telle dépense en période de crise.

Le porte-parole du Secret Service, chargé de la protection des présidents, a répondu que les autobus feraient désormais partie du parc automobile de la Maison Blanche, et qu'ils serviraient à d'autres responsables politiques. Le Secret Service a ajouté que, jusqu'à présent, il fallait louer des bus, les transformer, puis les remettre en état, à fonds perdus.

De son côté, après le New York Post (groupe de presse Rupert Murdoch) la chaîne ABC a ironisé sur le slogan "Made in America" répété par Obama pendant ce voyage, alors que l'autobus a été, en partie, équipé au Québec, après avoir été acheté à Nashville.

"Je sais que c'est moi que l'Amérique jugera. je suis le responsable". Obama, le deuxième jour de ce voyage, interrogé par Wolf Blitzer sur CNN, s'est montré lucide, tout en essayant de défendre son bilan. "Nous avons créé 2 millions d'emplois dans le secteur privé au cours des 17 derniers mois" grâce à son Recovery Act, estime-t-il.

Tout ceci ne suffit pas, loin de là, considère le New York Times, dans un éditorial publié le 17 août qui rappelle que 25 millions d'Américains sont sans emploi, où bien travaillent à temps partiel, soit 16,1 %.

Le New York Times souhaite aussi que le programme qui sera annoncé en septembre par Obama permette, avec des fonds fédéraux, de réemployer les professeurs, les policiers, les pompiers qui ont été licenciés lors que les Etats et les villes ont fait des coupes sombres dans leur budget.

Le grand quotidien américain souligne l'échec d'Obama qui a essayé, en vain, de négocier avec les Républicains, en adoptant certaines de leurs idées, mais n'a rien obtenu dans cette négociation sur le plafond de la dette, tandis que les USA récoltaient une note en baisse de Standard & Poor's.

Le New York Times ajoute que le président n'a pas proposé d'idées fortes pour remettre en état l'économie, il s'est contenté d'un programme très (trop) léger. Comme le Washington Post le remarque, même ses supporters, et son parti, s'inquiètent de son absence de stratégie musclée.

Bref, pour l'instant Obama est loin d'être en position d'être réélu. Ses partisans espèrent que ses vacances, une dizaine de jours sur l'île de Martha's Vineyard (près de Boston) où il vient d'arriver (comme le note USA Today), lui permettront de retrouver un second souffle.

Mais Politico constate que les républicains ne font pas de pause dans leurs critiques, et s'étonnent qu'Obama prenne des vacances en pleine crise économique, et qu'il ait choisi comme en 2009 et en 2010, une île réservée aux Américains les plus aisés.

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