Fraude aux arrêts de travail chez Michelin : un système à grande échelle ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Selon TF1, qui a révélé l'affaire, la fraude coûterait environ 1 milliard d'euros par an à la Sécurité Sociale.
Selon TF1, qui a révélé l'affaire, la fraude coûterait environ 1 milliard d'euros par an à la Sécurité Sociale.
©Reuters

Mauvais élève

Suite aux révélations de TF1 et Europe 1, Atlantico s'est procuré une lettre qui montre qu'un autre site de Michelin, celui de Bassens, dissimulerait lui-aussi les arrêts maladie de ses employés. Cela pourrait laisser supposer qu'un véritable système a été mis en place par l'entreprise. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Clermont-Ferrand.

Selon TF1, qui a révélé l'affaire, la fraude coûterait environ 1 milliard d'euros par an à la Sécurité Sociale. Les syndicats déplorent que Michelin ne prenne pas en compte la santé de ses employés.

Mais cette attitude expliquerait peut être le record de Michelin, qui affiche quinze fois moins d'accidents de travail que la moyenne nationale. A Cholet, par exemple, on déclare 0 arrêts maladie pour 2010, alors que Europe 1 cite un document interne comptabilisant 130 jours non déclarés à la sécurité sociale. Les salariés seraient obligés de venir travailler afin que l'entreprise évite les amendes.

Europe 1 a récolté le témoignage de cet employé, qui s'était bloqué le dos:


"J’étais payé chez moi"par Europe1fr

Atlantico s'est procuré par ailleurs une lettre envoyée fin-décembre 2010 par l'inspection du travail. Un autre site de l'entreprise est touché par ses petits arrangements avec le droit du travail, celui de Bassens. L'inspecteur du travail signale ainsi que "les salariés victimes d'accidents du travail subissent des pressions de la part de leur encadrement de proximité en vue de les faire renoncer en partie ou en totalité à un arrêt de travail. Ces pressions se manifestent par des appels téléphoniques au domicile du salarié et/ou par une visite physique le jour même ou dans la semaine de leur arrêt de travail".

Objectif de ce "système de pression organisé" : faire baisser "la charge des cotisations dues au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles en minorant volontairement et artificiellement le nombre de journées d'arrêt de travail".

L'inspecteur du travail poursuit et se montre sévère en évoquant une "atteinte à la santé mentale [des] salariés" de l'entreprise et conclut en demandant au site de Michelin de "prendre toutes les mesures afin de restaurer les droits des salariés en la matière".

Les premiers salariés devraient être interrogés d'ici la fin de la semaine.


La lettre envoyée par l'inspecteur du travail au site de Bassens.
Cliquer sur les documents pour les agrandir

Lu sur Europe 1

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