Les déclarations de Mario Draghi reboostent les marchés financiers européens

Une annonce qui a rassuré les marchés. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, s'est dit prêt - dans le cadre de la BCE - à faire tout son possible pour assurer la pérennité de l'euro.

"Dans la mesure où l'ampleur des primes souveraines handicape le fonctionnement des canaux de transmission de la politique monétaire, elles entrent dans le cadre de notre mandat", a déclaré le président de la BCE à Londres, lors de la conférence organisée à la veille des Jeux Olympiques. "Dans (ce) cadre (...), la BCE est prête à faire tout ce qu'il faudra pour préserver l'euro.""Et croyez moi, ce sera suffisant", a-t-il ajouté.

En effet, l'envolée des coûts de financement de certains pays de la zone euro (Italie, Grèce, Espagne...) peut entrer dans le cadre de ce mandat, si cette hausse freine la transmission de la politique monétaire à l'économie, a souligné Mario Draghi. 

Les marchés ont réagi positivement à cette annonce. Le rendement de l'emprunt d'Etat espagnol à 10 ans est repassé sous la barre des 7 % contre 7,43 % la veille, et son équivalent italien a baissé à 6,1 % (6,45 % mardi). De même, les indices boursiers européens et les contrats "futures" sur indices à Wall Street ont effacé leurs pertes suite aux déclarations de Mario Draghi, jusqu'à s'inscrire franchement dans le vert.

A 18h00 (heure parisienne), l'indice Stoxx50 des valeurs phares de la zone euro s'adjugeait 4,26%, comme l'indice du CAC 40 à Paris. La Bourse de Paris a terminé sur les chapeaux de roues ce jeudi (+4,07%). La monnaie européenne, également orienté à la baisse avant ces propos, a rebondi face au dollar : à la même heure, un euro valait 1,2290 dollar contre 1,2147 en fin de journée mercredi.

Reste à savoir de quels instruments la BCE dispose pour venir en aide aux pays en difficulté. Mis en veille, le plan de rachat de dette souveraine par la BCE pourrait être réactivé, mais la banque centrale pourrait aussi mettre sur la table des alternatives.

Mercredi, Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a surpris l'assemblée en déclarant que l'octroi d'une licence bancaire au Mécanisme européen de stabilité aurait des vertus, alors que Mario Draghi et d'autres responsables monétaires s'y sont opposés par le passé.

Une autre solution est envisageable : confier à la BCE des prérogatives semblables à celles de la Fed américaine ou de la Banque d'Angleterre, qui lui permettraient d'injecter des liquidités dans l'économie.