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Manuel Valls détaille son plan d'économies de 50 milliards : avis de tempête au PS, la droite critique, colère des syndicats
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Des mots

Sur la fond et sur la forme, les annonces du Premier ministre font des remous au sein de la classe politique. Et surtout au sein de la majorité.

Les réactions de gauche comme de droite ont afflué après le discours de Manuel Valls ce mercredi matin. Le Premier ministre a détaillé son plan de 50 milliards d'euros d'économies. Dans sa déclaration à l'issue du conseil des ministres, il a précisé que 18 milliards d'euros d'économies seraient réalisés sur l'Etat, 11 milliards sur les collectivités territoriales, 10 milliards sur les dépenses de santé et 11 milliards sur les autres dépenses de sécurité sociale. Des annonces largement commentées.

Le PS et la gauche

"Le gouvernement a tenu sa parole. Le programme de réduction des dépenses qu'il a présenté ce matin ne sera ni un plan d'austérité ni une remise en cause de notre modèle social, mais la résultante d'une réforme en profondeur des structures de l'État, des collectivités et de la sécurité sociale. Ce programme assure la réalisation des trois objectifs de notre stratégie de redressement : la compétitivité aux entreprises, le soutien au pouvoir d'achat et la réduction des déficits. Il limite et répartit le plus équitablement possible les efforts demandés aux Français en garantissant l'avenir des services publics et des prestations sociales. Efficacité, justice, souveraineté. Ce programme d'économies et de modernisation de l'action publique est pleinement conforme aux valeurs de la gauche" a expliqué Bruno Le Roux, le chef de file des députés PS à l'Assemblée nationale.

D'autres députés socialistes ont paru très surpris des annonces de Manuel Valls tant sur le fond que sur la forme. Beaucoup n'étaient pas au courant que cette intervention aurait lieu ce mercredi. Sur le fond, ils critiquent la méthode du premier ministre.

"Le groupe socialiste a découvert dans un silence total les annonces du gouvernement. Inacceptables en l'état. Le fond et la forme. Sur la forme, on prend de vitesse la majorité parlementaire pour la mettre devant le fait accompli alors qu'on nous avait promis un dialogue en amont. Sur le fond, nous n'avons pas été élus pour organiser la perte de pouvoir d'achat des retraités, des fonctionnaires et des salariés qui bénéficient de prestations sociales" a écrit Christian Paul, un député PS proche de Martine Aubry sur son compte Twitter.

Michel Pouzol, député PS de l'Essonne parle de "méthode surprenante. Les députés socialistes découvrent en réunion de groupe via la télévision les décisions du gouvernement".

Le député de l'Essonne Jérôme Guedj a été interrogé par Le Figaro. "On nous avait indiqué que les annonces faites par Manuel Valls seraient discutées en amont avec les députés. Nous avons découvert sa prise de parole et le contenu des annonces en pleine réunion de groupe en allumant la télévision" dit-il.

Le PCF dénonce outre "les arbitrages" "à la marge" du Premier ministre décidés "sans consultation du Parlement et des partenaires sociaux", "le pacte de responsabilité", "gravé dans le marbre d'une austérité que surveillent de près la Commission européenne et le patronat".

Marie-Noëlle Lienemann, de l'aile gauche du PS, a indiqué que les annonces du Premier ministre allaient être "très défavorables aux classes modestes et populaires". 

Laurent Baumel, député socialiste d'Indre-et-Loire, a critiqué : "Figer les prestations sociales pour financer le pacte de responsabilité et la future distribution de dividendes: bonjour la gauche!"

L'UMP et l'UDI

Les syndicats

Jean-Claude Mailly de FO pense que les annonces de Manuel Valls vont "accroître la précarité et la pauvreté". "Le gel des prestations sociales, des retraites, des allocations familiales jusqu'en octobre 2015 constitue une programmation d'une baisse de pouvoir d'achat. De telles décisions vont pénaliser lourdement, notamment les plus défavorisés, et accroître les inégalités, la précarisation et la pauvreté et feront également glisser l'économie française vers la déflation. (...) Le report d'un an des mesures prévues dans le plan pauvreté est inacceptable",

Pour la CFDT, "il est hors de question pour la CFDT de réduire les droits des chômeurs". La centrale estime "inacceptable le gel du point d'indice des fonctionnaires pour une année supplémentaire. Au-delà du pouvoir d'achat se pose pour les agents de la fonction publique la reconnaissance de leur travail et du service qu'ils rendent".

Thierry Lepaon de la CGT juge que "ce gouvernement est dur avec les faibles et faible avec les durs. Les mesures annoncées sont régressives et visent à accompagner une stratégie d'austérité. (...) La politique brutale menée par Manuel Valls ne prend pas en compte les propositions qu'ont pu faire les syndicats".

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