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Le prix Nobel Jean Tirole évalue la politique économique d'Emmanuel Macron
©ERIC PIERMONT / AFP

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Dans le JDD, l'économiste français passe au crible les réformes entreprises depuis un an. Il trouve notamment incomplètes les ordonnances sur le droit du travail.

Assez discret dans les médias depuis son prix Nobel en 2014, l'économiste Jean Tirole a répondu au Journal du Dimanche sur sa vision des réformes entreprises par Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir, il y a un an. "Il faut agir très vite dans un quinquennat. Si on attend la dernière année, on a que des ennuis", commente l'économiste. Mais entre aller vite et se précipiter, il y a une différence. Il regrette par exemple que le gouvernement ne soit pas allé plus loin sur la réforme du code du travail. Pour lui, "la bonne approche est d'instaurer des contrats à durée indéterminée mais flexibles".

"Le système actuel des CDI et des CDD est très mauvais. À une époque où le numérique impose un mouvement permanent, les premiers privent les entreprises de flexibilité. Un CDI, c'est trop risqué : 90% des embauches se font déjà en contrat court ; demain, si rien ne change, ce sera 95%", prévient-il. Il se dit en faveur d'un système permettant de sanctionner les entreprises qui abuseraient des contrats courts. "Il faut appliquer le principe du pollueur-payeur au marché du travail. La rupture conventionnelle, dont l'usage se multiplie, est nuisible. Cette connivence entre le salarié et le patron permet de déguiser une démission en licenciement", dit-il. Sur la question du plafonnement des indemnités prud’homales, il abonde dans le sens de la réforme.

A propos de la réforme de la SNCF, il est aussi sur la ligne du gouvernement. "La réforme engagée va dans le bon sens. Ce qui crispe [les cheminots], c'est l'arrivée de la concurrence, pourtant prévue par une directive européenne depuis 1991. Mais il faut passer par là". 

"Il faut sauver l'Europe et ensuite relancer l'idéal européen. Pour cela, il faut plus de lois et de règlements communs", poursuit Jean Tirole sur le sujet européen. "Les citoyens, en général mal informés, veulent souvent moins d'Europe : pour eux, cette dernière est la cause de nos maux. Or, nous avons besoin de plus d'Europe : la France ou l'Italie sont trop petites face à Google ou à la Chine", plaide le prix Nobel. 

Lu dans Le JDD

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