Le "Mur des cons" du Syndicat de la magistrature : les réactions à la polémique<!-- --> | Atlantico.fr
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Atlantico a publié mardi une vidéo "tournée en cachette" du "Mur des Cons" du Syndicat de la Magistrature.
Atlantico a publié mardi une vidéo "tournée en cachette" du "Mur des Cons" du Syndicat de la Magistrature.
©DR

Indignés

Atlantico a publié mardi une vidéo "tournée en cachette" du "Mur des cons" du Syndicat de la magistrature. Autrement dit, des personnages - hommes politiques (majoritairement de droite), intellectuels, et journalistes - honnis des magistrats.

A (re)lire sur ce sujet :Une justice impartiale ? Manifestement, pas pour un certain nombre de juges du Syndicat de la magistrature...

Mardi, Atlantico a révélé l'existence d'un "Mur des cons" dans la salle principale du local syndical par un juge apolitique et non syndiqué, qui accompagnait un collègue au siège du Syndicat de la magistrature. Y figurent par exemple Brice Hortefeux, Michèle Alliot-Marie, Nadine Morano, le magistrat Philippe Courroye ou encore l'ancien ministre et ex-entraîneur du XV de France Bernard Laporte. Ce mercredi, la surprise fait place à l'indignation et aux condamnations.

- Jacques Toubon, ancien ministre de la Justice de 1995 à 1997. Contacté par Atlantico, celui qui fut ministre de François Mitterrand estime que ce "Mur des cons" est "contraire au principe d'indépendance et d'impartialité des magistrats". "Le 'Mur des cons' du Syndicat de la magistrature est choquant et inacceptable, car la liberté syndicale dont bénéficient les magistrats depuis une quarantaine d’années doit s’exercer dans le respect du principe constitutionnel d’indépendance et d’impartialité de ces mêmes magistrats. Ce tableau est très clairement contraire à cette impartialité et à cette indépendance", a-t-il déclaré.

Il réclame une "large condamnation publique" de cette "initiative". Mais il faut aussi, dit-il, "qu’un certain nombre de personnes qui pourraient être concernées, parce qu’elles sont aujourd’hui visées par des procédures judiciaires, entament des démarches afin de récuser leur juge qui appartiendrait à ce syndicat et qui donc serait solidaire de ce tableau. Et par définition non-neutre et non-impartial dans l’affaire concernée".

- L'Institut pour la justice (IPJ), association classée à droite, s'est également déclaré "indigné" par ce "Mur des cons". L'IPJ, qui demande "la dissolution" du SM, "n'a pas de mots pour qualifier l'indécence morale de la présence" sur ce mur de Jean-Pierre Escarfil, "père de Pascale, violée et assassinée par Guy Georges", ajoute l'association.

- Sur Twitter, Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), syndicat majoritaire dans la profession, a dit sa "surprise attristée d'être sur le 'Mur des cons' du SM". "On est toujours le con de quelqu'un, dit la maxime", philosophe-t-il, tout en ajoutant que "la magistrature n'a pas besoin de ça".

- Interrogée par l'AFP, la présidente du SM, Françoise Martres a elle aussi réagi : "Ce sont des images prises à notre insu dans un lieu privé, notre local syndical, qui n'est pas accessible au public". Qualifiant ce mur de "défouloir", elle explique qu'il a été créé "à une ancienne époque, sous l'ère Sarkozy, où les magistrats étaient attaqués de toutes parts". Elle déplore par ailleurs que ces images aient été filmées "par des journalistes qui n'ont pas respecté leur parole".

- Thierry Mariani, député des Français de l’étranger et vice-président de l’UMP. Celui qui fut ministre des Transports de Nicolas Sarkozyestime que ce "Mur des cons" est "une découverte stupéfiante" qui "porte un discrédit désastreux sur la justice et sa prétendue indépendance". "Elle confirme l’orientation partisane qui peut être celle d’une frange, fort heureusement minoritaire, de magistrats, et donne raison à ceux qui, à droite, ont récemment dénoncé la partialité de certains juges dont les décisions servent parfois leurs propres intérêts", a-t-il déclaré à Atlantico. "Je pose solennellement la question à Madame Taubira : Vous, qui affirmiez il y a encore quelques semaines vouloir renforcer l’indépendance de la justice, de quelle manière allez-vous réagir à cet aveu cinglant de collusion entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire ? L’acharnement que vous avez mis dans le débat biaisé sur le mariage pour tous vous aurait-il éloignée de votre mission principale, qui est de garantir l’indépendance de la justice ?"

- Synergie Officiers par la voix de Patrice Ribeiro :

- Philippe Bilger, magistrat honoraire et ancien avocat général à la cour d'assises de Paris,a estimé sur son blog qu'il s'agissait d'une "imprudence intellectuelle et politique, pour un Syndicat déjà gangrené et amoindri par l'idéologie, de manifester ainsi, de manière aussi ostensible, partisane, ses choix, ses préjugés et ses réflexes !"
Il déplore également "devoir constater que l'activité ludique du SM consiste à se faciliter la tâche et le conformisme en nommant ouvertement ses ennemis, en les insultant et en espérant cependant conserver une apparence d'impartialité et de sérénité à ceux qui, s'abandonnant à cette pantalonnade, au sortir de ces locaux ou des sections où ils se gausseront des gens de droite faute de savoir victorieusement les contredire, auront à requérir ou à juger !"

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