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Larossi Abballa : "Internet a programmé ma radicalisation"
©Twitter

Glaçant

Alors que trois hommes sont encore en garde à vue, Le Monde ressort le témoignage du tueur, lors de son procès en 2013.

Septembre 2013, Larossi Abballa a 22 ans. C'est une petite frappe sans grande envergure. Il est alors jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme" dans le cadre d'une filiale djihadiste vers le Pakistan. Le Monde raconte ce procès et revient sur les témoignages du terroriste, lorsqu'il se trouvait alors à la barre.

"Internet a programmé ma radicalisation" expliquait-il alors. "Quand je regardais les vidéos concernant l’oppression des musulmans, elles avaient un tel effet sur moi !… C’était trop émouvant. Ensuite, il suffisait juste de quelques mots, et j’étais parti." Resté en France et dédouané de toute responsabilité par ses comparses, Larossi Abballa n'inquiète pas particulièrement. Il est néanmoins condamné à 3 ans de prison dont 6 mois avec sursis, ce qui correspond alors à sa détention provisoire.

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Il faut dire que ses échanges de mails sont éloquents. Lorsqu'un de ses camarade lui demande si ses parents sont d'accord avec son départ pour le djihad, la réponse semble évidente : "Qu’ils le soient ou pas, ce ne sont pas mes histoires, je veux combattre pour Allah" affirme-t-il. Puis il va finalement changer d'avis pour rester en France. "Akhii, franchement, crois-tu qu’ils ont besoin de nous là-bas ? (...) Allah avec sa volonté va nous donner les moyens de hisser le drapeau ici, rien n’est fait, c’est un défi à relever." Glaçant… Et ses intentions sont claires : "Ne t’étonne pas si je quitte la Jama’a (communauté) et que je vais à la chasse aux kouffars (mécréants)."

Le Monde raconte : "En garde à vue, il nie en bloc, y compris le fait même d’être le détenteur de l’adresse e-mail à l’origine des messages. Les enquêteurs l’ont pourtant rattachée à lui de manière formelle." Il se contente de reconnaître avoir recopié des adresses de commissariats et de mosquées dans un carnet sans pouvoir en expliquer la raison. Libre, Larossi Abballa est passé entre les mailles du filet.

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"Après moi, il y a eu la religion" raconte son ex-petite amie sur France Info. "Il s’est rapproché de Dieu, il a voulu faire ses prières correctement. Ça ne m’a pas effrayé parce qu’il était normal. Il me disait juste qu’il aimerait qu’un jour je devienne comme lui, que je porte le voile. Mais à aucun moment il ne m’a jugée, ni n’a arrêté de parler avec moi parce que je n’étais pas voilée ou parce que j’avais un jean troué ou un cuir… A aucun moment."

"Quand il est sorti de prison, il s’était beaucoup isolé, il préférait prendre ses distances et il avait changé d’amis" poursuit la jeune femme. "Il me disait : ‘Tu as vu comment les médias parlent de notre religion ? Ce ne sont pas de vrais musulmans qui ont fait ça…C’est du n’importe quoi !'" Elle a finalement appris le meurtre par les médias.

Lu sur Le Monde

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