Laïcité : Marlène Schiappa tance les élus locaux "qui vont dans le sens de la non-mixité"

La secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, était ce dimanche l'invitée du Grand Rendez-Vous Europe1 - Les Echos- CNews, ce dimanche 25 novembre, à l'occasion de la journée internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Lors de cet entretien, elle a fait part de sa volonté de voir promulguée, "le plus tôt possible", sans attendre les élections européennes, de la loi autorisant la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes. Elle a aussi annoncé que le gouvernement va étudier l'opportunité de modifier la loi d'application de la Convention d'Istanbul sur le viol, afin d'éviter les équivoques sur la notion de consentement, et s'est réjouie que  les premières condamnations pour harcèlement de rue n'aient pas entraîné une baisse du nombre des condamnations pour harcèlement sexuel et agression sexuelle.

La secrétaire d'Etat, qui avait délocalisé son cabinet à Trappes au printemps, a aussi longuement parlé de laïcité. "Je m'oppose à toutes les décisions d'élus locaux qui vont dans le sens de la non-mixité : les créneaux spécifiques pour les femmes dans les piscines, le fait de séparer les femmes et les hommes dans les transports en commun… C'est le contraire des valeurs de la République", a-t-elle dénoncé, sans citer d'exemples précis de telles pratiques. Elle a ajouté que lors de son séjour à Trappes, elle a voulu "aller saluer les femmes et les hommes qui font leur marché mais les autorités me l’ont déconseillé".

"Nous y sommes quand même allés avec mon collègue Julien Denormandie (ministre chargé de la Ville) et nous avons constaté qu’il y a des endroits où c’est compliqué pour les femmes de se rendre. Pas le marché en l’occurrence mais certains cafés oui", a-t-elle ajouté, en référence à la polémique qu'a connue la ville il y a quelques mois à propos de cafés interdits aux femmes. 

Pour Marlène Schiappa, la laïcité est "attaquée par l’obscurantisme et l’ignorance". Elle s'est dite "profondément heurtée" par les femmes qui portent la burqa. "C’est l’enfermement des femmes, l’idéologie de la disparition des femmes. On commence par les enfermer derrière des grilles de tissu, puis on leur ordonne de ne plus sortir de chez elles. Et la suite c’est quoi ? La lapidation ? Dans certains pays oui."