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La gauche outrée par l'"instinct meurtrier" d'un sénateur UMP
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Polémique

Eric Doligé a invité ses collègues à "tirer" sur les membres du gouvernement.

Prière de garder les métaphores chasseresses au seul domaine de la chasse. C'est que ce semblent dirent les élus de gauche à leur collègue Eric Doligé, un sénateur UMP qui invite - au sens figuré, bien entendu - à "tirer" sur le gouvernement. "J'ai un instinct meurtrier en ce moment. Je suis comme la plupart des citoyens, moi, je ne supporte plus Hollande et sa bande, a-t-il déclaré lors de la journée parlementaire organisée par Christian Jacob et Jean-claude Gaudin, mardi 24 septembre. On a assez de gens sur qui tirer pour nous laisser libres entre nous de dire ce qu'on a envie de dire les uns et les autres, sans qu'on soit repris par notre voisin, ami. Chacun a la liberté de s'exprimer sur nos territoires, bien sûr dans des limites à déterminer. Mais il faudrait qu'on évite de se tirer dessus entre nous et qu'on fasse tout pour tirer plutôt… Enfin moi j'ai une liste de gens que je peux vous donner, sur qui il faut tirer. Il y en a une quarantaine : c'est tous ceux du gouvernement".

Une déclaration qui n'a pas semblé gêner ses collègues présents sur place, Jean-Claude Gaudin concluant les propos d'Eric Doligé par un "Je peux donner des kalachnikovs" emprunt du même humour chasseur. La réaction n'a bien évidemment pas été la même du côté de la gauche. "Non seulement ces propos sont un appel à la violence, mais ils révèlent l'irresponsabilité d'élus, représentant le peuple, et qui devraient normalement accepter le jeu démocratique. Les élus républicains, dans l'opposition ou non, se doivent de respecter les institutions garantes de leur propre légitimité", ont estimé Yann Galut et Patricia Schilinger, de la Gauche forte.

Le bureau politique de l'UMP ne se saisit pas de la question

La section socialiste d'Orléans y est également allé de son commentaire : "Cet appel au meurtre vis-à-vis des représentants de la République est un comportement inadmissible, estiment les opposants locaux au sénateur et président du conseil général du Loiret. Le sentiment d'impunité des élus UMP n'a que trop duré. La banalisation de la violence par ce type de déclaration n'est que l'illustration de la perte des repères de la droite française". Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée, a, de son côté, considéré que cette allocution était "irresponsable et inacceptable". Manuel Valls a refusé de venir s'ajouter à la polémique concernant ce qu'il a qualifié de "propos d'après-table".


Eric Doligé a finalement tenté de calmer les esprits, affirmant "ne pas avoir le meurtre dans le sang" et reconnaissant que "le terme est fort". "Le message était bien qu'il faut se battre. Mais rassurez-vous, je n'ai pas un couteau entre les dents", a-t-il ajouté. Le bureau politique de l'UMP ne semble d'ailleurs pas lui en tenir rigueur, le sujet n'ayant même pas été abordé. "Franchement, cela n'en vaut pas la peine, estime-t-on dans l'entourage de Jean-François Copé. Si on devait saisir le bureau à chaque fois que l'un d'entre nous dit une bêtise pour se faire de la pub, nous passerions notre temps à cela, s'amuse un participant. Et quatre fois sur cinq, ce serait pour des attaques entre estimables membres de l'UMP. La gauche devrait s'estimer heureuse !"

Lu sur Le Figaro

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