L'Allemagne demande «pardon» pour les massacres en Tanzanie à l'époque coloniale<!-- --> | Atlantico.fr
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«En tant que président allemand, je voudrais demander pardon pour ce que les Allemands ont fait subir ici à vos ancêtres», a affirmé le président allemand.
«En tant que président allemand, je voudrais demander pardon pour ce que les Allemands ont fait subir ici à vos ancêtres», a affirmé le président allemand.
©Odd ANDERSEN / AFP

Mea culpa

L'Allemagne a demandé «pardon» mercredi pour les exactions commises par ses forces coloniales en Tanzanie.

Ce mea-culpa, intervenu lors de la visite du président allemand en Tanzanie, est concomitant à la condamnation par le roi Charles III des abus coloniaux au Kenya de son pays, le Royaume-Uni. À Songea (sud du pays), lieu d'un massacre de Maji-Maji (Maï-Maï) au début du XXe siècle, le chef de l'État allemand Frank-Walter Steinmeier a déclaré «s'incliner devant les victimes de la domination coloniale allemande», dans un discours prononcé sur place.

«En tant que président allemand, je voudrais demander pardon pour ce que les Allemands ont fait subir ici à vos ancêtres», a ajouté le président, dont la fonction est essentiellement honorifique en Allemagne mais qui a un rôle de caution morale du pays. Entre 1905 et 1907, les troupes coloniales allemandes ont massacré entre 200.000 et 300.000 représentants des Maji-Maji après un soulèvement de ces derniers, selon des estimations fournies par les historiens.

«Je vous promets que nous nous efforcerons de le retrouver en Allemagne. Mais je ne vous promets pas de réussir», a dit Frank-Walter Steinmeier, soulignant la difficulté du travail d'identification des ossements. Interrogé au téléphone par l'AFP, John Mbano, avocat de 36 ans vivant à Songea, a salué le discours du président. «Nous avons pleuré pendant des années. Maintenant il est tant d'arrêter de pleurer et d'ouvrir un nouveau chapitre de bonne relation entre la Tanzanie et l'Allemagne», a dit John Mbano, après avoir rencontré Frank-Walter Steinmeier avec d'autres membres de sa famille, dont son frère Michael Mbano, maire de Songea.

Dans son discours, Frank-Walter Steinmeier s'est adressé personnellement aux descendants, disant avoir «honte de ce que les soldats coloniaux allemands ont fait subir». Il a rendu hommage au «courageux» chef Songea Mbano qui a refusé de trahir son peuple: les colons allemands lui avaient proposé de le laisser en vie à condition qu'il les serve. Le président allemand s'est également engagé à un meilleur travail de mémoire dans son pays sur la période coloniale: dans les écoles notamment, elle est longtemps passée au second plan en raison de l'étude très poussée de la dictature du IIIème Reich et des horreurs commises à l'époque.

Le Figaro

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