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Jean-Marie Le Pen et la "fournée" : Collard veut le mettre à la "retraite", la réponse de Le Pen
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Polémique

Les réactions d'indignations se multiplient ce dimanche après le nouveau dérapage du dirigeant frontiste.

Jean-Marie Le Pen est repris par ses vieux démons. Alors que depuis qu'elle est à la tête du parti sa fille Marine pratique la politique de dédiabolisation, le président d'honneur du FN continue les dérapages verbaux. Il y a quelques semaines, il avait par exemple déclaré "Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois" en parlant de l'"explosion démographique" dans le monde. Mais ce vendredi, Jean-Marie Le Pen a récidivé avec les propos à connotations antisémites en s'en prenant  à plusieurs artistes qui ont pris position contre le FN.

Il a notamment déclaré à propos de Patrick Bruel, chanteur de confession juive qui a expliqué début avril qu'il ne se produirait pas dans les villes qui ont élu un maire FN : "On fera une fournée la prochaine fois."  Des propos qui suscitent une vive polémique ce dimanche, et qui ne trouvent pas d'appui au sein du Front national. 

Le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard a notamment indiqué sur BFMTV :  "Sur la forme, c'est inacceptable et intolérable, ça fait du mal à ceux qui les entendent et se sentent concernés, ça fait du mal au rassemblement bleu marine et au Front national". "Je suis fatigué de ces cabrioles avec les mots qui font vraiment des bleus à l'âme, a-t-il ajouté. Je dis à tous ceux qui ont été blessés que je les comprends." 

"(Guy) Bedos a pris sa retraite (...), le roi d'Espagne a pris sa retraite et Jean-Marie ferait peut-être bien de se poser la question", a aussi suggéré Gilbert Collard. L'avocat a aussi dit ne pas "comprendre" que le FN continue de mettre en ligne ces vidéos du président d'honneur du parti d'extrême droite. "Tout ça est exploité contre nous, pas pour nous", a-t-il affirmé. "Il y a peut-être un moment où l'heure sonne de prendre sa retraite", a-t-il conclu.

De son côté, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) qualifie Jean-Marie Le Pen d'"authentique antisémite" et annonce des poursuites, pour "provocation à la haine et à la violence antisémite". Pour le Mrap, les responsabilités de Jean-Marie Le Pen au sein du FN témoignent de "l'adhésion idéologique" de la direction du parti "aux thèses racistes distillées à longueur d'idées et/ou de jeux de mots par Jean-Marie Le Pen".

"Les délires et les provocations de cet individu ne m'atteignent plus depuis longtemps", a pour sa part réagi Patrick Bruel sur sa page Facebook, "je ne suis même pas triste pour moi", mais "triste pour la mémoire de plus de six millions de gens", "triste que tant de Français ne veuillent pas se souvenir que le Front national est né d'Ordre nouveau, parti nationaliste d'extrême droite xénophobe , antisémite habituellement classé dans le courant néo-fasciste".

Enfin, sur Twitter, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem estime que s'il n'exclut pas Jean-Marie Le Pen pour de tels propos, le FN "restera toujours le parti de la nausée républicaine".

Ce dimanche, Jean-Marie Le Pen s'est expliqué sur France Info. "Si désormais on doit s’interdire un certain nombre de mots, les mots en "if", les mots qui ont un rapport avec la guerre... c’est incroyable cette histoire !" s'est emporté le président d'honneur du FN. Le dirigeant frontiste a poursuivi en adressant une pique à certains membres du parti, dont son gendre Louis Aliot. "A quel moment quelqu’un a utilisé ce mot de fournée dans le sens que semble avoir voulu croire un certain nombre de gens ? C’est dingue ça ! S’il y a des gens de mon camp qui l’interprète de cette manière c’est que ce sont des imbéciles !". Pas certain que cela apaise les esprits. 

lu sur BFMTV

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