Le Huffington Post va-t-il définitivement couler AOL ?

En 2010, AOL dépensait 315 millions de dollars pour s'offrir le site d'information le plus populaire des Etats-Unis. Un an plus tard, le rachat du Huffington Post continue de coûter cher au groupe. En cause, pour le quotidien britannique The Guardian, la stratégie d'expansion de la fondatrice du site, Arianne Huffington, devenue directrice de la branche média d'AOL.

Celle-ci œuvre en effet actuellement à exporter son site à l'étranger, de la France au Brésil, en passant par la Turquie, l'Allemagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Espagne ou encore le Canada. Et pour cela, elle a choisi de s'appuyer sur des journalistes locaux, plutôt que sur une rédaction unique, grâce à des partenariats.

Le "hic", c'est que cette politique coûte cher, très cher... Quand il a été créé il y a six ans, le site comptait quelques dizaines d'employés. Aujourd'hui, Arianna Huffington dit travailler avec quelque 1 400 personnes "plutôt bien payés". C'est là que la bât blesse : AOL a-t-il vraiment les moyens de financer le fonctionnement du Huffington Post et de ses satellites ?

Probablement pas, avance The Guardian. Au cours du troisième semestre 2011, le groupe enregistré 2,6 millions de dollars de perte, essentiellement dans ses activités d'origine de fournisseur de services internet. Le groupe peine toujours à mettre en place un modèle économique viable. Pour le quotidien britannique, cette stratégie dispendieuse ne laisse ouverte que deux portes : le renouveau ou la perte d'AOL.

Le 10 octobre dernier, Arianna Huffington a annoncé le lancement avant la fin de l’année de la version française du site. Il se fera en partenariat avec Le Monde et Les Nouvelles Editions Indépendantes, propriétaires des Inrocks. Le site, en français, avec une ligne éditoriale française et des journalistes français, pourra bénéficier de contenus du  site américain.