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Florange : pour les syndicats, l'accord entre l'Etat et Mittal signe l'arrêt de mort
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Suicide involontaire

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault rencontre les syndicats ce soir. Ces derniers estiment que l'accord qu'il a signé est une grosse erreur.

La rencontre qui aura lieu aujourd'hui à Matignon entre Jean-Marc Ayrault et les sidérurgistes de Florange convaincus d'avoir été floués par l'accord avec le géant de l'acier ArcelorMittal s'annonce houleuse. Les métallos réclament depuis vendredi de connaître la teneur du "compromis" entre l'Etat et Lakshmi Mittal sur l'avenir du site mosellan après d'âpres tractations, dont ils ont été tenus à l'écart. De son côté, l'intersyndicale s'est dite "trahie". Elle a rendez-vous à 18 heures avec le Premier ministre.

La publication sur Lemonde.fr d'extraits de l'accord a "confirmé les inquiétudes" des métallos. "Un marché de dupes", a réagi Jean Mangin, délégué CGT. "Du foutage de gueule", a lancé Edouard Martin, délégué CFDT, mardi soir sur RTL, avant d'ajouter: "même le plus mauvais délégué syndical ne négocie pas aussi mal".

Contenu de l'accord

Le groupe s'engage à maintenir le niveau de production du train à chaud (qui transforme les brames, grosses plaques d'acier, en bobine de tôle) de Florange, stipule le texte. Mais sur les 180 millions d'investissements envisagés sur cinq ans, seuls 53 millions concernent des investissements stratégiques. Or, les syndicats exigent depuis des mois des investissements, la CFE-CGC chiffrant à 191 millions les sommes nécessaires sur trois ans pour pérenniser l'aval, le rapport Faure préconisant 55 millions par an.

Quant aux hauts fourneaux et autres activités de la phase liquide, en partie en sommeil depuis l'été 2011 et pour laquelle près de 749 000 heures de chômage partiel ont été demandées par ArcelorMittal, ils seront arrêtés "à l'issue de la procédure légale", soit au printemps 2013.

Le salut ne viendra pas non plus du projet de captage et stockage de CO2 (Ulcos), car "l'état actuel des résultats de la recherche ne permet pas de passer directement sur le démonstrateur industriel de Florange", dit le texte cité par Lemonde.fr.

Grosse erreur du gouvernement

Le gouvernement a fait "une grosse erreur" et "accepté ce que nous avons toujours combattu", a commenté Walter Broccoli, secrétaire de FO. La direction "continue à détruire l'outil de travail. On va couper les vannes de gaz", ce qui implique qu'"à partir du 1er avril on est condamnés à fermer" les hauts fourneaux, conclut-il. Le trouble va croissant aussi sur le site de Basse-Indre (Loire-Atlantique) où les salariés craignent des dommages collatéraux avec le transfert d'activités de leur usine vers Florange.

Pas de plan social, mais la disparition des 629 emplois dédiés à la phase liquide. Les salariés seront reclassés "sur des bases exclusivement volontaires", via des dispositifs de fins de carrière ou de mobilités internes au site. Les 130 employés de la filiale Gepor bénéficieront de conditions similaires. "En prenant en compte les ouvriers nés en 1955, ce sont 25% des effectifs de Florange qui sont concernés par un départ en retraite", estime François Pagano, délégué CFE-CGC.

Un "comité de suivi" a été installé pour vérifier le respect des engagements. "On garde le revolver sur la table", avait prévenu l'Elysée.

Lu sur L'Express.fr

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