Europe : Édouard Balladur se dresse contre la ligne Macron-Scholz

À 94 ans, Édouard Balladur sait de quoi il parle. L’ancien Premier ministre a rédigé un testament politique européen pour le compte de la Fondapol. Dans son texte, long de 2900 mots, il dénonce une Union européenne beaucoup trop confuse à son goût. 

Pas qu'un simple réquisitoire, le texte est aussi un programme, un contre-programme au discours de la Sorbonne d'Emmanuel Macron ou à ceux du chancelier Scholz à l'université Charles de Prague. Dans ce sens, Édouard Balladur se situe dans un prolongement poli de l'euroscepticisme britannique sans entrer dans les excès.

Cependant, une importante différence se dessine vis-à-vis du Royaume-Uni : pour lui, l'Europe demeure un horizon indépassable pour la France, mais à condition que celle-ci ne renverse pas les derniers piliers de sa souveraineté au profit d'une Europe élargie, faible et sans clarté. Selon l’ancien Premier ministre, il n'y a pas d'élargissement possible sans une réorganisation profonde, par cercles de compétences. Emmanuel Macron, dans son récent discours de Bratislava, a repris cette vieille rengaine en évoquant des « formats » différenciés. À chaque époque ses mots.