Depuis une dizaine d'années, de nombreux dysfonctionnements sont constatés. Ainsi il existe une dégradation du nombre des jeunes diplômés, de l'accès des jeunes de milieux modestes aux études supérieures et de l'effort de recherche, qui plafonne à 2,2% du PIB, a souligné la ministre Geneviève Fioraso, présentant le texte en Conseil des ministres ce mercredi. L'examen à l'Assemblée nationale devrait avoir lieu à partir du 27 mai.
Spécialisation progressive en licence
Le texte est aussi nécessaire pour "remédier aux difficultés" que la loi sur la recherche de 2006 et la loi LRU de 2007 (autonomie des universités) "n'ont pas permis de résoudre" ou ont "aggravées", explique le projet, promettant "une autonomie réelle" "dans le cadre d'une régulation nationale". Faute de prise en compte de l'actualisation de la masse salariale lors du passage à l'autonomie, un quart des universités ont une trésorerie négative ou nulle, selon la ministre, mais il faudra "le temps du quinquennat" pour rétablir leur situation.
"Le contexte budgétaire ne permet pas de répondre immédiatement aux préoccupations des universités" (...) pas plus qu'aux inquiétudes des étudiants touchés eux aussi par la crise, ou à la précarité des personnels de recherche provoquée par la politique (...) de nos prédécesseurs", a fait valoir la ministre de l'Enseignement supérieur. Le projet de loi introduit une spécialisation progressive en licence, pour permettre des réorientations sans redoublement, et la priorité aux bacheliers professionnels et technologiques en BTS et DUT, avec des quotas, pour éviter qu'ils atterrissent à la fac par défaut et y échouent.
"Très en-deçà des attentes"
Le projet de loi, issu d'une consultation initiée cet été avec des Assises, est soutenu par la principale organisation étudiante, l'Unef, proche du PS. "Pour la première fois, l'intérêt des étudiants est au centre d'une loi", se réjouit son président Emmanuel Zemmour, citant le "cadrage national des diplômes", permettant "qu'un diplôme de droit à Nancy ou à Paris II ait la même valeur et le même contenu". Mais "on n'arrivera pas à augmenter significativement la réussite étudiante sans s'attaquer à la précarité des étudiants", prévient-il.
La Fage, deuxième organisation étudiante, craint, de son côté, que l'allocation ne soit "remise aux calendes grecques" et reproche au projet de loi un "manque d'ambition". De même, onze présidents d'université sur 77, jugent le projet de loi "très en-deçà des attentes". L'intersyndicale composée de FSU, FO, CGT, Solidaires et des collectifs Sauvons l'Université (SLU) et Sauvons la recherche (SLR), déplore une absence de moyens, "alors que la situation des universités est catastrophique", et une précarité qui touche selon elle 50 000 personnes. Un préavis de grève est déposé pour jeudi.
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