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Emmanuel Macron optimiste car "l'histoire que nous vivons en Europe redevient tragique"
©ETIENNE LAURENT / POOL / AFP

Tragicomique

Dans un entretien à la "La Nouvelle Revue française", le chef de l'Etat décrit l'influence de la littérature sur l’exercice du pouvoir.

La NRF dans son numéro de mai, se pose la question suivante : "Y a-t-il encore dans la politique quelque chose de « romanesque » ?" Pour tenter d'y répondre, le rédacteur en chef, Michel Crépu, et l’avocat et écrivain Alexandre Duval-Stalla, ont interviewé Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat explique que "le premier apport de la littérature est de m’avoir transmis certaines choses avant même que je les connaisse". Cela "construit un cadre sensible et intellectuel qui demeure et qui influence le regard qu’on porte sur le monde. J’ai fait beaucoup de philosophie, mais c’est surtout la littérature qui m’a structuré, à la fois pour les « grands personnages » et le sens du détail", dit-il.

Concernant ses relations avec les autres dirigeants, il note "qu'avec un homme comme Vladimir Poutine, l’art, la musique, la littérature, l’histoire ont une résonance forte. (...). Angela Merkel est plus « scientifique » que littéraire dans son approche des choses, mais la musique a pour elle une grande importance. En Afrique, avec certains dirigeants ou dans certains cercles, cela joue un vrai rôle, car l’ombre de Senghor est toujours là et la francophonie nous questionne sur notre rapport avec le langage, donc avec les œuvres qui en sont faites."

Lui-même se dit "l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque" : "les Français sont malheureux quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante !"

Pour Emmanuel Macron, "rien n’incite tant au pessimisme que le nihilisme qui partout menace, et qui conduit au cynisme, à l’absence de tout désir et de toute ambition."

"Paradoxalement, ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire que nous vivons en Europe redevient tragique. (...) Ce vieux continent de petits-bourgeois se sentant à l’abri dans le confort matériel entre dans une nouvelle aventure où le tragique s’invite. Notre paysage familier est en train de changer profondément sous l’effet de phénomènes multiples, implacables, radicaux. Il y a beaucoup à réinventer. Et dans cette aventure, nous pouvons renouer avec un souffle plus profond, dont la littérature ne saurait être absente", dit-il.

Lu dans Le Monde

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