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Egypte : le "vendredi de la colère" fait de nombreuses victimes, les Frères musulmans restent déterminés
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Bain de sang

Deux jours après le démantèlement dans le sang de leurs campements au Caire, les islamistes ont de nouveau exigé le rétablissement dans ses fonctions de Mohamed Morsi.

Le monde a les yeux rivés sur l'Egypte depuis ce vendredi matin. Le "vendredi de la colère" décrété par les Frères musulmans était redouté par tous. Et de nouvelles violences ont éclaté. Des milliers de partisans de l'ancien président Mohamed Morsi ont répondu à l'appel à manifester. En fin d'après-midi, une cinquantaine de morts étaient signalés au Caire et dans le nord du pays.

L'armée égyptienne a déployé des dizaines de véhicules blindés aux points névralgiques de la capitale tandis que le ministère de l'Intérieur a prévenu que les forces de sécurité tireraient à balles réelles. Quant à eux, les Frères musulmans campent sur leur position et veulent le retour de Morsi. Ils jugent aussi que le général Sissi, qui cumule aussi les fonctions de ministre de la Défense et vice-Premier ministre, est responsable des violences de mercredi, qui ont fait au moins 578 morts en Egypte.

Ce vendredi au Caire, des témoins ont fait état de nombreux morts. "Allah akbar!" (Dieu est grand), a scandé la foule des manifestants, parmi lesquels des hommes, des femmes, des jeunes et des plus âgés, qui protégeaient leurs visages de masques chirurgicaux, de masques à gaz et de foulards, face aux gaz lacrymogènes tirés par les forces de sécurité. Ailleurs en Egypte, des sources médicales ont déclaré que quatre manifestants avaient été tués à Ismaïlia, dans le nord-est, et huit autres à Damiette, au bord de la mer Méditerranée, au cours d'affrontements avec les forces de sécurité.

Des violences ont aussi éclaté à Alexandrie, la deuxième ville du pays. Les Frères musulmans ont annoncé qu'ils iraient "jusqu'au bout". "Malgré la douleur et la peine suscitées par la perte de nos martyrs, le dernier crime commis par les putschistes a renforcé notre détermination à en finir avec eux", prévient la confrérie.

Cette aggravation de la situation et la polarisation croissante de la société égyptienne inquiètent la communauté internationale, qu'alerte notamment la proclamation, mercredi, de l'état d'urgence par les autorités égyptiennes. Réuni d'urgence, le Conseil de sécurité des Nations unies a lancé jeudi soir un appel à la retenue. Français François Hollande et Angela Merkel ont demandé vendredi de façon commune la fin immédiate des violences et ont demandé une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne la semaine prochaine. Barack Obama avait lui déclaré jeudi que les Etats-Unis ne pouvaient plus coopérer normalement avec l'Egypte et a annoncé l'annulation de manoeuvres militaires conjointes entre les deux pays prévues en septembre.

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