Egypte : la nouvelle Constitution adoptée, le "oui" l'emporte à 63,8%<!-- --> | Atlantico.fr
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Le projet contesté de Constitution égyptienne a été approuvé par 63,8% des voix exprimées lors du référendum des 15 et 22 décembre.
Le projet contesté de Constitution égyptienne a été approuvé par 63,8% des voix exprimées lors du référendum des 15 et 22 décembre.
©Reuters

Ca c'est fait

La Constitution controversée défendue par les islamistes au pouvoir en Egypte a été approuvée par près de 64% des votants, a confirmé mardi la commission électorale, au terme d’un référendum entaché selon l’opposition par des irrégularités.

C'est désormais officiel. Comme l'avaient annoncé les islamistes au pouvoir, le projet de Constitution a été adopté par les Egyptiens. Ils sont 63,8% à avoir dit "oui" au terme d'un référendum qui s'est déroulé en pleine crise politique, a annoncé mardi la commission électorale. Gros bémol pour le gouvernement en place : la faiblesse du taux de participation, qui s'élève à seulement 32,9% des près des 52 millions d'électeurs inscrits. Controversé, le projet de Constitution avait donné lieu à des semaines de contestation, parfois entachées de violences. 

"Il n'y a pas de vaincu dans le résultat de ce référendum. Cette Constitution sera celle de tous", a réagi le Premier ministre, Hicham Qandil, en appelant "toutes les forces politiques à coopérer avec le gouvernement (...) pour donner une chance à la nation de reprendre son souffle et pour que l'économie se rétablisse". De son côté, Mohamed Badie, le Guide suprême des Frères musulmans, a félicité "le peuple égyptien pour l'approbation de la Constitution de l'Egypte de la révolution".

Des élections législatives doivent se tenir dans les deux mois suivant l'adoption de la Constitution. Une fois la loi fondamentale ratifiée, le Sénat, dominé par les islamistes, récupèrera le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle chambre des députés. L'ancienne, où les islamistes étaient aussi majoritaires, avait été dissoute en juin.

Après les violentes manifestations des dernières semaines, Le Caire semblait calme mardi soir à l'annonce des résultats définitifs. Les partis d'opposition n'ont pas lancé d'appels à manifester. "Les résultats (officieux) étaient très bizarres, et pourtant aucun changement n'a été opéré dans le score, ce qui prouve que rien n'a été fait pour prendre nos plaintes en ligne de compte", a réagi Khaled Dawood, un des porte-parole de l'opposition.

Le président Mohamed Morsi considère que l'adoption de la Constitution met un terme à la longue et turbulente période post-révolutionnaire qui a suivi la chute de Moubarak en février 2011. Mais certains commentateurs estiment que la méthode forte employée par le chef de l'Etat pour faire passer le texte n'a fait que galvaniser l'opposition, qui dénonce une constitution dangereuse pour les libertés, les droits des femmes et des minorités, dont les chrétiens coptes (10% de la population).

Le président ne pourra donc pas s'appuyer sur un consensus national pour affronter les problèmes économiques au moment où Le Caire tente de boucler les négociations avec le FMI sur l'octroi d'un prêt équivalent à 3,6 milliards d'euros. Le déficit budgétaire égyptien a atteint 11% du produit intérieur brut dans l'année fiscale à juin 2012 et devrait dépasser cette année encore les 10% du PIB. La dette publique représente 70% de la richesse nationale, un montant très élevé pour un pays en développement. 

Lu sur Reuters

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