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Le président d'Horizons vise «l'immigration du fait accompli» et va jusqu'à proposer de «remettre en cause l'accord de 1968 avec l'Algérie».
Le président d'Horizons vise «l'immigration du fait accompli» et va jusqu'à proposer de «remettre en cause l'accord de 1968 avec l'Algérie».
©Lionel BONAVENTURE / AFP

Remise en cause ?

Le président d'Horizons vise «l'immigration du fait accompli» et va jusqu'à proposer de «remettre en cause l'accord de 1968 avec l'Algérie».

Ceux qui l'imaginaient reprendre le paisible concept juppéiste de «l'identité heureuse» en seront pour leurs frais. Édouard Philippe durcit le ton dans une longue interview dédiée aux sujets migratoires, publiée ce lundi par L'Express. «L'augmentation rapide du nombre d'étrangers en France participe à l'embolie de beaucoup de nos services publics», s'inquiète l'ancien premier ministre, qui aborde clairement par la droite la thématique de l'immigration. Ce qui ne manquera pas de faire réagir les macronistes, à l'heure où le gouvernement peine à construire un consensus autour d'une nouvelle loi dédiée.

Sans s'embarrasser des pudeurs de la majorité, le président du parti Horizons tance une «immigration du fait accompli» entourée par plusieurs «non-dits» en soulignant notamment que «la provenance géographique des étrangers (...) a changé».

«Je connais peu de Français qui considèrent qu'il y a trop d'immigrés ukrainiens, mais je vois beaucoup de Français pour qui la question de l'islam est devenue un sujet, un sujet central, un sujet inquiétant, un sujet obsédant», explique le maire du Havre, en soulignant lui-même que la part «d'étrangers provenant d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne (est) passée de 39 % à 47 % du total d'étrangers» entre 2000 et 2020. «Rien dans cette évolution ne correspond à un choix politique ou à une décision que nous aurions prise. C'est une immigration du fait accompli», déplore-t-il en rappelant que la France comptait 10,3% d'étrangers sur son territoire en 2020 contre 6,7% en 1970.

Édouard Philippe juge qu'à cause de cette «accélération très forte» les «services publics ne peuvent plus fonctionner parce qu'ils sont dépassés par la prise en charge d'un grand nombre d'étrangers». «On préférerait peut-être décrire une autre réalité, mais c'est celle vécue par nos services publics !», insiste-t-il en évoquant les difficultés qui apparaissent à l'école comme dans la justice.

Une charge incisive alors que 74% des Français considèrent qu'il y a trop d'étrangers dans le pays, selon un récent sondage Odoxa-Backbone, et que l'exécutif ambitionne de faire voter sa loi à l'automne.

L'ancien premier ministre se dit «très en soutien» des «propositions formulées par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt» tout en estimant qu'elles ne seront «pas suffisantes». Et Édouard Philippe, probable candidat à l'élection présidentielle de 2027, d'estimer qu'il est urgent de «remettre en cause l'accord de 1968 avec l'Algérie». «Aucun ressortissant d'un autre État ne bénéficie de tels avantages. Un Algérien qui peut prouver dix ans de séjour, même irrégulier, sur le territoire français, a un droit à la délivrance d'un titre de séjour grâce à cet accord», fustige-t-il.

Le Figaro

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