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Petit à petit, l'ebook fait son nid
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Avenir

Le livre numérique grignote des parts de marché... mais n'est pas près d'enterrer son ancêtre de papier.

Sans faire de bruit, le livre numérique tisse sa toile sur le marché. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les ventes ont atteint le milliard de dollars aux Etats-Unis dès l'automne 2010. Au Japon, le marché représente désormais pas moins de 800 millions de dollars par an. Quant à la vieille Europe, un peu à la traîne, une étude a montré récemment qu'elle devrait rattraper les Etats-Unis dès 2015 en termes de vente de liseuses e-paper et de tablettes. 

Les best-sellers classiques atteignent désormais des niveaux de ventes numériques à 7 chiffres. C'est par exemple le cas de la saga Millenium de Sieg Larsson (3,4 millions d'ebooks aux Etats-Unis).

Un site comme Amazon vend déjà plus de livres numériques que d'ouvrages en papier outre-Atlantique. Mais cela ne veut pas dire que l'ancêtre de l'ebook recule. Au contraire. Le site Actualitté, spécialisé dans le domaine de l'édition et de la littérature, expliquait il y a deux semaines que la croissance du numérique n'avait aucune incidence sur la vente de livres papier aux Etats-Unis.

La bataille des revenus

Le partage des revenus est un enjeu de taille avec l'arrivée du livre numérique. Au-delà de l'achat de la liseuse e-paper ou de la tablette, les revenus générés par l'ebook sont l'objet d'une lutte d'influence entre tous les acteurs du secteur. Les éditeurs souhaitent garder la main sur la fixation du prix et sur les droits des ouvrages, comme ils l'expliquaient à l'automne 2010 dans une lettre ouverte plutôt défensive :

"- Les droits électroniques sont des droits principaux au même titre que les droits de l'édition papier dont l'exploitation revient naturellement à l'éditeur, l'édition numérique empruntant notamment la "valeur ajoutée" du travail éditorial réalisé pour le livre papier ;
- L’acquisition des droits sur une œuvre de l’esprit ne saurait exclure l’exploitation numérique, sous peine de voir se développer un marché numérique autonome, régulé par des acteurs extérieurs (agrégateurs de contenus, agents, etc) susceptibles de mettre en péril l’équilibre de la profession ;
- Les éditeurs doivent garder le contrôle sur le prix de vente de leurs livres sous format numérique, comme ils l’ont aujourd’hui sur le format papier. "

La complémentarité du papier

Malgré les inquiétudes, l'ebook sort du ghetto. Après y avoir été très farouchement opposée, la créatrice d'Harry Potter, J.K. Rowling a fini par expliquer qu'elle était en train de changer d'avis :

"Cependant, il y a des moments où les livres numériques sont une chance. Nous avions oublié d'emporter le livre de chevet de mon plus jeune enfant quand nous sommes partis en vacances l'an passé et j'ai vraiment savouré la magie de pouvoir le télécharger en quelques secondes. Cet été, ce sera la première fois que j'emporte cinquante ebooks à lire pendant nos vacances, plutôt que de remplir ma valise avec des livres imprimés."

Sur le très geek Wired, le journaliste américain John Abell explique pourquoi, contrairement à beaucoup d'innovations technologiques, le livre numérique ne tuera pas son ancêtre. Il livre cinq raisons plus ou moins sérieuses, mais toutes très bien vues :

-Un ebook non terminé ne donne pas mauvaise conscience en rappelant physiquement qu'on ne l'a pas terminé;

-Tous les livres peuvent être gardés au même endroit : alors que les ebooks sont classés différemment en fonction du distributeur;

-Annoter un livre aide à penser;

-Les ebooks sont présentés comme jetables alors qu'ils coûtent à peine moins cher qu'un exemplaire papier ;

-Les livres ont un aspect décoratif.

Lu sur Wired

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