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Droit du sol : l'UMP divisée après la proposition de Jean-François Copé
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Débats

De nombreux cadres du parti sont opposés à l'idée de toucher au droit du sol.

Comme à son habitude, l'UMP a du mal à s'exprimer d'une seule voix. Alors que Jean-François Copé réclame une réforme du droit du sol en France, les cadres du parti ne semblent pas tous prompts à suivre leur président. "Il ne s'agit pas de remettre en cause le droit du sol. Mais quand on est né en France de parents étrangers en situation irrégulière, on n'a pas vocation à y rester et il n'est pas possible d'obtenir la nationalité française. Les enfants nés de parents étrangers en situation régulière ne peuvent pas obtenir la nationalité française de manière automatique. Ils doivent en faire la demande", a estimé Jean-François Copé.

Une déclaration à laquelle Henri Guaino s'est dépêchée de répondre par la négative : "Moi je refuse la remise en cause du droit du sol. C'est aussi, comme disait Nicolas Sarkozy, (...) une bonne barrière à un certain nombre de dérives que le droit du sang pur peut engendrer". L'ancien président de la République affirmait en effet en 2012 que l'Etat français ne saurait remettre en cause ce droit du sol. Un autre proche de l'ex-chef de l'Etat est venu prêter main forte aux opposants à la proposition de Jean-François Copé. "Je suis pour le maintien absolu du droit du sol, déclarait Patrick Devedjian dans un entretien au Monde publié le 16 octobre. Plus de 25 % des Français ont au moins un de leur grand-parent de nationalité étrangère. Le génie de la France est d'avoir su intégrer au cours de son histoire. Je rappelle que notre pays s'est constitué par l'agrégation de gens venus des quatre coins de la planète, qui sont devenus des éléments constitutifs de la nation française". Des propos qu'il a confirmés mercredi.


Heureusement pour lui, Jean-François Copé ne compte pas que des opposants. Brice Hortefeux s'est notamment rangé de son côté. "L'accès à la nationalité ne doit plus être automatique pour les enfants de ceux qui sont venus de manière illégale sur notre territoire", affirmait-il dans un entretien au Parisien, publié le 20 octobre dernier. Même son de cloche chez Bruno Le Maire. Selon le député de l'Eure,"le débat qu'il faut mettre sur la table, c'est la politique migratoire. La nôtre n'est plus du tout adaptée à la mondialisation et aux conflits dans les pays sources (...) la priorité doit aller à durcir les règles du regroupement familial» et raccourcir les délais d'instruction des demandes de droit d'asile, passant de deux ans à six mois".


L'UMP s'attaque au droit du solpar ITELE

Luc Chatel est également venu assurer le service après-vente de cette proposition de réforme. Selon lui, "si tant de gens se tournent vers le FN, c'est que nous (l'UMP, ndlr) n'avons pas réfléchi suffisamment sur l'ensemble des sujets qui préoccupent les Français au quotidien. Sur l'immigration, j'entends depuis hier que l'UMP courrait après le Front national. L'UMP, elle fait comme toutes les grandes formations politiques dans les pays développés, elle réfléchit à ce qui est le sujet majeur du XXIe siècle. Et la question des migrations c'est l'un des sujets majeurs".

La palme du soutien maladroit revient, en revanche, à la députée Valérie Boyer qui, pensant citer Montesquieu qui fustige le droit du sol, a en fait tweeté un hoax - une blague qui circule sur le Net. Ses propos n'ont, en effet, jamais été prononcés ni même écrits par Montesquieu. Ils ont, en revanche, comme le fait remarquer Le Lab d'Europe 1, été repris par Jean-Marie Le Pen en 2012 dans des termes quasi-identiques. Celui-ci affirmait alors : "Quand une chèvre naît dans une écurie, ce n’est pas pour cela qu’elle devient un cheval."

Lu sur Le Monde

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