Dijon : un viticulteur bio devant la justice pour avoir refusé de traiter ses vignes<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Dijon : un viticulteur bio devant la justice pour avoir refusé de traiter ses vignes
©

Traiter ou ne pas traiter ?

Emmanuel Giboulot encourt jusqu'à six mois d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.

Un viticulteur bio peut-il être obligé d’utiliser des pesticides ? C’est à cette question que devra répondre la justice. Car oui, cette question a été portée devant les tribunaux.

En cause ? Le refus d’Emmanuel Giboulot, un viticulteur de 51 ans qui exploite une dizaine d’hectares en Bourgogne en "biodynamie", de traiter ses vignes de chardonnay et de pinot noir contre la flavescence dorée, une maladie mortelle pour la vigne. L’obligation est édictée par arrêté préfectoral, au printemps 2013, quand est découverte des foyers de la maladie près de Beaune. Le préfet impose alors le traitement des vignobles contre la cicadelle, cet insecte qui répand la maladie, ce qu’Emmanuel Giboulot refuse.

Son refus, considéré comme un délit par le Code rural, lui vaut une comparution devant le tribunal correctionnel de Dijon, ce lundi 24 février. Il encourt jusqu'à six mois d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.

Près de 1000 personnes sont venus le soutenir, d’après la journaliste du Monde Audrey Garric, présente sur place, dont des députés européens EELV ainsi que des agriculteurs à la retraite et toujours en activité.

Pourquoi Emmanuel Giboulot a-t-il refusé de traiter ses vignes ? Au Monde, il se justifie au nom de son mode d’agriculture : "Je ne voulais pas utiliser de produits chimiques dans mes parcelles, que ma famille cultive en bio depuis 1970". D’autre part, il assure avoir refusé ce traitement systématique "dans la mesure où il n'y avait pas de foyer avéré dans le département".

Ce lundi, à Dijon, l’avocat d’Emmanuel Giboulot plaidera la relaxe au motif de l’illégalité de l’arrêté préfectoral. Sa ligne de défense ? "Seul le ministre de l'agriculture est compétent à agir, et non le préfet, en l'absence d'urgence motivée dans l'arrêté", explique-t-il au quotidien du soir.

Le parquet a requis une amende de 1000 euros, dont la moitié avec sursis. Le verdict doit être rendu le 7 avril prochain.

Lu sur lemonde.fr

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !