Deux fois témoin d’attentats en quelques jours, un journaliste allemand devient la cible de trolls et explique son calvaire<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Deux fois témoin d’attentats en quelques jours, un journaliste allemand devient la cible de trolls et explique son calvaire
©Wikipédia commons

Descente aux enfers.

Selon Richard Gutjahr, qui dénonce l'inaction des grands groupes, la lutte contre les calomnies sur Internet est perdue d’avance.

Il y un an et demi, le 14 juillet 2016, Richard Gutjahr était à la terrasse de son hôtel et s'apprêtait à filmer sa famille descendue sur la promenade des Anglais quand un camion a foncé dans la foule. Ce journaliste allemand a alors enregistré une vidéo du drame avant de l'envoyer à la chaîne d’audiovisuel public Bayerischer Rundfunk, pour laquelle il travaille. Un enregistrement qui fera le tour du monde. Huit jours plus tard, rentré à Munich, il est le premier journaliste sur place pour couvrir la tuerie qui voit un forcené abattre neuf personnes dans un centre commercial.

Déjà éprouvé par ces évènements, la vie du journaliste va alors basculer dans le cauchemar, la faute aux "trolls". Comme le relate Courrier International, depuis ces deux drames, Richard Gutjahr et sa famille sont en effet les cibles de messages de haine, complotistes, et de diffamation sur près de 800 vidéos sur YouTube. Marié à une ancienne députée israélienne, l'homme est aussi l'objet d'insultes à caractère antisémite.

Après être resté passif quelques temps, le journaliste a demandé à Google, Twitter et Facebook de sévir et de bloquer les messages haineux. Peine perdue, il s'est alors heurté à un mur et à des réactions kafkaïennes, les grands groupes répondant à ses appels à l’aide par courrier automatique parfois rédigé en alphabet cyrillique ou en thaï. Et Google a même réussi à faire empirer les choses. "Alors que je tentais pour la troisième fois d’obtenir le retrait des vidéos pour violation des droits d’auteurs, l’impensable s’est produit : Google a bloqué temporairement quelques vidéos, mais a dans le même temps envoyé mon adresse électronique et celle de mon domicile à mes tourmenteurs – avec prière de parvenir à une entente entre nous” explique-t-il. Malgré une intense lutte, ses recours auprès de la justice allemande sont également restés peu concluants. "Tous les mensonges, toutes les calomnies diffusées par mes tourmenteurs tombaient déjà sous le coup de la loi auparavant. La loi ne sera tout simplement jamais applicable sur la Toile" déplore Richard Gutjahr.

Lu sur Courrier International

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !