Coupe du monde de football 2022 : un "Qatargate" ? Platini riposte<!-- --> | Atlantico.fr
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Polémique autour de la Coupe du monde 2022
Polémique autour de la Coupe du monde 2022
©Flickr / Ludo29

C'est flou

France football cite le Suisse Guido Tognoni, exclu de la Fifa en 2003, qui estime qu'il "existe de forts soupçons de compromissions" autour des membres de la Fifa qui ont voté le 2 décembre 2010 pour le Qatar.

Le Qatar au coeur d'une nouvelle polémique. L'hebdomadaire France football, publié mardi, évoque en Une de son édition un "Qatargate", mêlant corruption et arrangements, concernant l'attribution par la Fifa du Mondial 2022 à ce petit Etat du Golfe. En lettres blanches sur fond noir, le journal souligne que cette désignation "dégage une odeur de scandale qui oblige à se poser la seule question qui vaille: ce vote doit-il être annulé ?".

Pour appuyer sa démonstration, France Football cite un mail interne à la Fifa dans lequel le secrétaire général de la Fédération internationale de football Jérôme Valcke déclare: "ils ont acheté le Mondial 2022". Il a par la suite plaidé la méprise et assuré que le ton de son mail était "léger". L'hebdomadaire cite aussi le Suisse Guido Tognoni, exclu de la Fifa en 2003, qui estime qu'il "existe de forts soupçons de compromissions" autour des membres de la Fédération internationale qui ont voté le 2 décembre 2010 pour le Qatar, dont la candidature était portée par un budget de 33,75 millions d'euros.

Ainsi, le Qatar se serait appuyé sur de puissants relais, comme le président de la Fédération asiatique Mohammed Bin Hammam, définitivement radié à vie en décembre dernier, le président de la Fédération argentine et vice-président de la Fifa Julio Grondona ou l'ex-président de la Fédération brésilienne (CBF) Ricardo Texeira, qui a démissionné en mars du comité de la Fifa et de la CBF sur fond d'accusations de corruption.

L'hebdomadaire évoque également "une réunion secrète" au Palais de l'Elysée, le 23 novembre 2010, une dizaine de jours avant le vote de la Fifa, entre le président de la République Nicolas Sarkozy, le prince du Qatar, Tamin bin Hamad al-Thani, Michel Platini, président de l'UEFA, et Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, propriétaire du Paris SG, (alors) en proie à de grosses difficultés financières.

"Au cours de cette réunion, écrit le journal, il a tour à tour été question du rachat du Paris Saint-Germain par les Qataris (ndlr: effectif en juin 2011), d'une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d'une chaîne de sport (la future BeIn sport) pour concurrencer Canal + -que Sarkozy voulait fragiliser-, le tout en échange d'une promesse: que Platini (président de l'UEFA) ne donne pas sa voix aux Etats-Unis, comme il l'avait envisagé, mais au Qatar".

France football conclut son enquête, qui s'étale sur 16 pages, par une interrogation sur les dates de la Coupe du monde 2022, qu'il sera difficile d'organiser aux dates habituelles (juin-juillet) en raison de la chaleur (50°c). Michel Platini pousse pour que le Mondial soit disputé à l'automne (novembre-décembre 2022). Selon le journal, "les Américains seraient archifavoris pour récupérer le Mondial 2022 dans l'éventualité d'un retrait ou d'une mise à l'écart du Qatar".

Interrogés par le journal, les organisateurs du Mondial-2022 ont déclaré: "nous avons obtenu l'organisation du Mondial-2022 en respectant du début à la fin les plus hauts standards d'éthique et de morale, tels qu'ils étaient définis dans les règlements et le cahier des charges". "La Fifa n'a pas de commentaire à ce sujet", a indiqué à l'AFP la Fédération internationale. Elle rappelle aussi que sa Commission d'éthique, présidée par l'ancien procureur américain Michael Garcia, avait déclaré jeudi dernier qu'elle avait "l'intention de mener une enquête approfondie" sur les "allégations concernant des évènements survenus dans le cadre de la procédure d'attribution des Coupes du Monde de la FIFA 2018 (à la Russie) et 2022".

Le président de l'UEFA Michel Platini qui avait voté pour ce pays et n'exclut pas des poursuites, a parlé d'un tissu de "mensonges". "Croire que mon choix se serait porté sur Qatar-2022 en échange d'arrangements entre l'Etat Français et le Qatar n'est donc que pure spéculation et n'engage que ceux qui écrivent ces mensonges, a assuré le Français dans un communiqué transmis à l'AFP. Je ne m'interdis pas d'attaquer en justice toute personne qui mettra en doute mon intégrité dans ce vote".

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