Classement Pisa : le niveau des élèves français est en chute libre

Les résultats du dernier classement Pisa, du « Programme pour le suivi des acquis des élèves », vient d’être publiés ce mardi 5 décembre. Les résultats de cette enquête internationale de référence montrent une forte baisse du niveau des élèves dans de nombreux pays, dont la France, qui parvient toutefois à se maintenir toutefois dans la moyenne de l’OCDE.

Tous les trois ans, ce test international de référence mesure les compétences des élèves de 15 ans de l’OCDE (pays membres et associés) en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en culture scientifique.

La France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Les élèves français ont obtenu 474 points en mathématiques, juste au-dessus de la moyenne, qui s'établit à 472 points. Les jeunes français ont eu 474 points en compréhension de l'écrit alors que la moyenne se situe à 476 points et également 487 points en culture scientifique (la moyenne est à 485 points).

Les élèves français arrivent donc en 26^e position en mathématiques comme en culture scientifique et 29e en compréhension de l’écrit. Ses résultats sont comparables à ceux de l’Allemagne, de l’Espagne, du Portugal, de la Hongrie, de l’Italie ou de la Norvège.

En Europe, les meilleures performances concernent la Suisse, l’Irlande et l’Estonie.

Les pays asiatiques (le Japon, la Corée ou Singapour) sont en tête du classement Pisa et continuent de creuser l’écart.

Selon les résultats de cette nouvelle édition du classement Pisa, la crise du Covid-19 a bien eu un impact sur le fonctionnement des établissements scolaires et sur le niveau des élèves. L’OCDE constate « une baisse inédite des performances des élèves » depuis le premier classement Pisa, en 2000. En mathématiques, les pays de l’OCDE enregistrent, en moyenne, une dégringolade de 15 points par rapport à Pisa 2018. Les baisses précédentes enregistrées n’avaient jamais excédé 4 points. En France, la baisse est vertigineuse, avec 21 points perdus en mathématiques.

En compréhension de l’écrit, les jeunes Français perdent 19 points alors que la baisse moyenne dans l’OCDE est de 10 points.

La France est l’un des pays où les élèves déclarent percevoir le moins de soutien de la part de leurs enseignants. Seuls 52% expliquent que leurs professeurs « semblent s’intéresser aux progrès de chaque élève à la plupart des cours de mathématiques », contre 63% en moyenne dans l’OCDE.

Le statut social, économique et culturel des élèves « prédit toujours bien plus les résultats en France que dans d’autres pays ». En France, les élèves issus de milieux favorisés ont obtenu des résultats en mathématiques supérieurs de 113 points à ceux des élèves défavorisés, contre 94 en moyenne dans l’OCDE.

Ces résultats sont « parmi les plus bas mesurés par l’enquête Pisa dans les trois matières en France », selon l’OCDE.

Pour cette édition du classement Pisa ont été tirés au sort 6770 élèves âgés de 15 ans issus de toutes les académies de France, pour la plupart scolarisés en seconde générale et technologique (64%) mais aussi en seconde professionnelle (17,9%).

Les jeunes Français, tout comme les élèves des 80 autres pays concernés, devaient répondre sur ordinateur à une série de questions fermées (QCM, vrai/faux) ou ouvertes (à réponse courte ou construite).

En termes de déclin depuis 2018, la Finlande, l’Allemagne et la Norvège font encore pire que la France. La Finlande, qui fut jadis dans le haut du classement, enregistre la plus forte chute, même si le pays devance toujours la France.

Depuis Pisa 2018, Singapour, le Japon, la Corée, l’Estonie et l’Irlande ont continué de progresser.

Face à ces résultats, Gabriel Attal va organiser ce mardi une conférence de presse pour annoncer son « plan d'élévation du niveau général » des élèves. Il souhaite appliquer de nouvelles mesures au sein de l’Education nationale afin d'« accroître le niveau des élèves de la maternelle au lycée ».

Parmi les mesures figurent l'instauration de groupes de niveau au collège, la labellisation des manuels scolaires et la nécessité de « revoir la question du tabou du redoublement ».