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Bachar al-Assad assure n’être pour rien dans la répression
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Auto-dérision

Seul "un fou" pourrait tirer sur son propre peuple assure le président syrien.

L’interview de Bachar al-Assad sur la chaîne américaine ABC News mercredi soir était attendue et les spéculations sur les positions qu’il tiendrait étaient allées bon train. Le président syrien a confirmé le jugement de ses détracteurs en répondant avec cynisme et incohérence aux questions qui lui étaient posées.

Ainsi, il s’est dédouané de toute responsabilité dans la répression de son peuple depuis mars. "On ne tue pas sa population... aucun gouvernement dans le monde ne tue son propre peuple, à moins d'être mené par un fou",  a-t-il affirmé. Il s’agissait donc pour le dictateur syrien de se défaire de toute responsabilité, si toutefois il était envisageable qu’il puisse apparaître crédible dans une telle posture. "Je suis président. Je ne suis pas propriétaire du pays. Ce ne sont pas mes forces", a poursuivi al-Assad, expliquant que la répression était le fait de l’armée. Ainsi, le président n’aurait pas donné "d'ordre demandant de tuer ou d'être violent" aux troupes syriennes… Et s'il reconnaît les morts et la contestation, il a une version bien a lui de la répression des manifestations : "Qui a tué qui? La plupart des gens qui ont été tués sont des partisans du régime, et non l'inverse". Mais il n’accorde néanmoins aucune crédibilité au bilan de l’ONU faisant état de 4 000 morts depuis le début de la répression.

Bachar al-Assad a par ailleurs assuré qu’il quitterait le pouvoir quand il sentirait que le soutien du peuple déclinera. Mais pour l’instant, ce n’est selon lui pas le cas, il n’y a donc aucune raison d’avoir des regrets. "On ne peut pas se sentir coupable quand on a fait de son mieux. On se sent désolé pour les vies qui ont été perdues, mais on ne se sent pas coupable quand on ne tue pas des gens". Le chef d'Etat a également estimé que la Syrie avait fait des progrès sensibles sur le chemin de la démocratie. 

Les déclarations du président syrien ont suscité la réaction incrédule des Etats-Unis.  Le porte-parole du département d'Etat Mark Toner a jugé "ridicule" que Bachar al-Assad "tente de s'abriter derrière je ne sais quel jeu de bonneteau et ose affirmer qu'il n'exerce pas d'autorité dans son pays".  "Il y a là soit une coupure (avec la réalité) soit du mépris ou alors, comme il l'a dit, de la folie", a ajouté le porte-parole.

Lu sur Libération.fr

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