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Attentats de Paris : une enquête du Monde pointe du doigt les manquements de la DGSI
©Capture Twitter

Polémique

Les services de renseignement auraient été obsédés par les jeunes souhaitant partir en Syrie et auraient consacré peu de surveillance aux autres.

Une enquête du Monde publiée ce vendredi pointe du doigt les lacunes des services de renseignements français et leur volonté de "réécrire l'histoire" concernant les attentats survenus à Paris en janvier.

Le quotidien rapporte notamment une conversation entre un agent du renseignement territorial et un syndicaliste policier, au lendemain de l'attaque dans les locaux de Charlie Hebdo. "Bon, par contre, faut savoir qu'on avait les informations déjà sur les individus… On les avait suivis, on les avait sur notre base de données. On avait constaté que la DGSI  était dépassée par les événements, d’accord ? On a un gros souci, là-dessus…" confie cet agent.

Cette conversation illustrerait une tendance : les services de renseignements français sont "obsédés" par le départ de jeune djihadistes en Syrie, et oublient les "vétérans". Le Monde s'interroge donc sur la réalité de la surveillance des frères Kouachi, et révèle ainsi que les dossiers de deux frères étaient extrêmement légers : moins de deux pages. Sur Saïd Kouachi, les lettres SS (pour sûreté de l'Etat) étaient notamment absentes. Pour Chérif Kouachi, la note n'est pas beaucoup mieux renseignée. Elle se révèle même plus légère que celle de son beau-frère, un jeune qui avait fait part sur Internet de son désir de partie en Syrie.

D'autres lacunes sont également rapportées, comme des adresses de mandat de recherche erronées, ou bien l'imbroglio autour des parents des deux frères: à la suite de l'attaque à Charlie Hebdo, la DGSI met sur écoute une ligne de téléphone censée appartenir aux parents de Chérif et Saïd en Algérie. Ils ne se rendront compte que plus tard que ces derniers sont morts depuis plus de vingt ans.

Enfin, le quotidien souligne une autre insuffisance dans ce dossier. Les Américains avaient averti les Français que Said Kouachi et Salim Benghalem, un délinquant radicalisé, étaient parti au Yémen en 2011. En 2014, la justice reçoit un témoin qui rapporte les confidences faites par Salim Benghalem. Il lui aurait dit avoir rencontré "un membre haut placé" d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique. "Quelqu’un lui avait donné pour mission de commettre un attentat en France, il me semble que c’était contre une université américaine en France. Il fallait qu’il se rende sur place avec une arme et qu’il tue tout le monde.", déclare-t-il.

Le nom des Kouachi n'est pas prononcé. Toutefois, ces confidences sont jugées suffisantes pour relancer des écoutes sur Saïd Kouachi. Mais cette affaire ne sera pas une priorité et aucun effectif ne sera consacré à une quelconque filature.

Lu sur Le Monde

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