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Attentat de Trèbes : le récit du face-à-face entre le terroriste et son otage
©Capture

Glaçant

La caissière du Super U de Trèbes a raconté ces longs instants où elle était otage du terroriste, avant que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame ne prenne sa place.

Le récit est glaçant, et offre une perspective inédite sur l'attentat du Super U de Trèbes, le 23 mars. Ce dimanche 22 juillet, Le Monde publie le récit du huis clos entre le terroriste et la caissière qui avait été retenue en otage, avant qu'Arnaud Beltrame ne prenne sa place, à partir des enregistrements de leur conversation lors d'appels à la gendarmerie, et des déclarations de la caissière aux enquêteurs.

Radouane Lakdim a déjà tué trois personnes - un viticulteur à la retraite, avant de se rendre au Super U - un boucher devant une caissière et un client de 65 ans "car il ne le prenait pas au sérieux" quand il s'est approché de Julie. "Il a dit : 'Ben tiens, voilà mon otage!'. Il avait son arme à la main. Il avait l’air content de trouver son otage", a-t-elle raconté aux enquêteurs juste après sa libération.

Le terroriste l'oblige à contacter la gendarmerie de Carcassonne. La conversation, qui durera une demie-heure, est enregistrée. 

"La gendarmerie, j’écoute !
- Oui, bonjour Madame, je m’appelle Julie L., je travaille à Super U Trèbes
- Oui ?
- Et je suis actuellement euh… prise en otage par un Monsieur armé
- D’accord, il a une arme sur votre tête ?
- Oui
- C’est un pistolet ou c’est un fusil ?
- Euh… un pistolet… avec euh… avec un couteau et deux grenades."

Le terroriste intervient :

"Tu dis… je suis un soldat de l’Etat islamique.
- D’accord. Alors, le Monsieur dit qu’il est un soldat de l’Etat islamique… en représailles, parce que la France a bombardé la Syrie, l’Irak et le Mali, hein… Vous bombardez mes frères… Alors maintenant il faut assumer les conséquences… OK ?"

L'échange se poursuit à huis-clos entre l'otage et le terroriste. "Je veux mourir aujourd’hui… T’as vu c’est chaud quand le gars il veut mourir en face à face, moi j’ai pas peur là… moi j’ai envie de mourir", dit Radouane Lakdim. "Moi je suis pas prête à ça", le coupe Julie. Pour sa survie, témoigne-t-elle, "je me suis concentrée pour conserver son respect. Je lui ai dit que je comprenais sa démarche, j’ai gardé mon sang froid. J’allais dans son sens dès qu’il me parlait".

Plus tard, la gendarmerie rappelle. Le terroriste explique alors qu'il réclame la libération de Salah Abdeslam, seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre 2015. 

A 11 h 24, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame se présente mains en l’air et entame une négociation avec le tueur. En tant que représentant du "gouvernement", il se propose comme otage en échange de la libération de Julie, simple civile. Blessé à la gorge et à la poitrine lors de l'assaut, il est mort le lendemain à l'hôpital.

Lu dans Le Monde

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