Affaire des écoutes : Nicolas Sarkozy dénonce une enquête menée "en dehors de toutes règles procédurales", dans un entretien au Figaro <!-- --> | Atlantico.fr
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Nicolas Sarkozy a accordé un entretien au Figaro, ce mardi 2 mars, au lendemain de sa condamnation dans l'affaire des écoutes.
Nicolas Sarkozy a accordé un entretien au Figaro, ce mardi 2 mars, au lendemain de sa condamnation dans l'affaire des écoutes.
©VALERY HACHE / POOL / AFP

Riposte

L'ancien président de la République a été condamné lundi à trois ans de prison, dont un ferme, par le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire des "écoutes". Il a fait appel de cette décision. Nicolas Sarkozy a accordé un entretien à la rédaction du Figaro et sera l’invité du journal de 20H de TF1 ce mercredi.

Nicolas Sarkozy s'est exprimé dans une interview au Figaro, ce mardi 2 mars. Au lendemain de sa condamnation à trois ans de prison, dont un ferme, pour "corruption" et "trafic d'influence" dans l'affaire dite des "écoutes", Nicolas Sarkozy s'est donc confié au Figaro :

" Je sais que nous sommes dans un combat de long terme. J’ai fait appel de la décision, peut-être faudra-t-il que ce combat s’achève devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Ce serait pour moi une souffrance que d’avoir à faire condamner mon propre pays, mais j’y suis prêt car ce serait le prix de la démocratie".

Dans cet entretien, l'ancien chef de l’Etat critique le Parquet National Financier, qu'il accuse d'avoir joué un rôle politique dans cette affaire puis dans le cadre de son procès :

"J'ai ressenti l'injustice profonde, choquante, des procédures lancées contre moi depuis dix ans. (…) Une enquête préliminaire du Parquet National Financier, tenue secrète pendant plus de cinq ans, avait été cachée à la défense, rompant ainsi avec le principe fondamental de l'égalité des armes entre la défense et l'accusation".

Nicolas Sarkozy a tenu à alerter néanmoins sur les dangers du débat sur la politisation de la justice :

"Je ne veux pas réduire cette affaire à un combat politique qui serait destructeur pour notre démocratie. C’est elle qui se trouve fragilisée quand les pouvoirs se combattent front contre front. Ce qui s’est passé hier constitue une profonde injustice que personne ne pourrait admettre. Je ne peux en effet accepter d’avoir été condamné pour ce que je n’ai pas fait. Il y a eu trois semaines d’audience, devant des dizaines de journalistes et un public nombreux. J’y ai activement participé jusqu’au prononcé du jugement. L’immense majorité des observateurs a évoqué un effondrement de l’accusation et a dit que la défense avait apporté la preuve de l’innocence des trois prévenus. Or, le jugement ne tient aucun compte de la réalité de l’audience".

Nicolas Sarkozy dénonce une enquête menée "en dehors de toutes règles procédurales" :

"Ceux qui abîment l'institution, ce sont ceux qui ne respectent pas l'Etat de droit. Un rapport a été demandé à l'Inspection générale de la justice, nous verrons ses conclusions le moment venu et chacun devra en tirer les conséquences (…) On me condamne en me prêtant la pseudo-intention de commettre un délit qui serait démontrée par des bribes de conversations téléphoniques sorties de leur contexte et mises bout à bout. Le jugement ne fait pas état de preuves, mais d’un ""faisceau d’indices"".

Nicolas Sarkozy s’est confié sur les messages de soutien des cadres des Républicains envers lui cette semaine, suite à l’annonce du verdict : 

"Je suis très touché de leur confiance, de leur amitié, de leur affection. Je suis toujours membre de ma famille politique, je ne l’abandonnerai pas. J’ai dit que j’avais tourné la page de la politique active, ce qui ne veut pas dire que je ne dirai pas ce que je pense au moment des échéances électorales, l’année prochaine. Je suis trop attaché à la France pour être indifférent à ce qui se passe et à la gravité de la situation. Mais pour moi, relaxe ou pas, cela n’a rien changé politiquement. Quand j’ai dit que j’avais tourné la page, ce n’était pas en fonction d’une décision de justice que j’attendais, ou parce qu’une injustice de plus aurait été commise à mon endroit ! C’est une autre réflexion plus personnelle, qui me concerne, qui concerne ma famille, et qui m’a amené à prendre cette décision de retrait. (…) J’avais dit que je ne serai pas candidat à l’élection présidentielle, je le maintiens".

L’ancien président de la République a donc tenu à afficher sa détermination et sa combativité dans le cadre de cet entretien accordé au Figaro et en vue du procès en appel.

Nicolas Sarkozy sera l'invité exceptionnel du journal de 20H de TF1 ce mercredi 3 mars. Il répondra aux questions de Gilles Bouleau. 

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Le Figaro

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