Affaire des écoutes : Nicolas Sarkozy dénonce une "injustice" et annonce son intention de se battre jusqu'au bout au JT de 20H de TF1 <!-- --> | Atlantico.fr
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L'ancien président Nicolas Sarkozy est interviewé par le journaliste Gilles Bouleau dans le studio du journal télévisé de TF1 le 3 mars 2021.
L'ancien président Nicolas Sarkozy est interviewé par le journaliste Gilles Bouleau dans le studio du journal télévisé de TF1 le 3 mars 2021.
©Ludovic MARIN / AFP

Contre-offensive médiatique

Condamné lundi à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes, Nicolas Sarkozy était l'invité du 20H de TF1 ce mercredi 3 mars. Il a répondu aux questions de Gilles Bouleau.

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné lundi à trois ans d'emprisonnement dont un an ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes était l'invité du JT de 20h de TF1 ce mercredi. Il avait accordé également un entretien à la rédaction du Figaro ce mardi dans le cadre de cette contre-offensive médiatique.

Nicolas Sarkozy a donc été interrogé par Gilles Bouleau sur cette nouvelle étape judiciaire. L’ancien chef de l’Etat a dénoncé un acharnement judiciaire :

"Malheureusement, je suis habitué à subir ce harcèlement depuis dix ans. Dix ans que des moyens considérables sont mis en œuvre, des dizaines de magistrats, des dizaines de policiers, des commissions rogatoires dans tous les coins du monde pour absolument trouver quelque chose à me reprocher. (…) Il faudra d'ailleurs qu'un jour ceux qui ont engagé toutes ces actions disent aux contribuables français combien cela a coûté. Je suis habitué à cet harcèlement".

L’ex-président de la République a souhaité se défendre et faire entendre sa vérité. Nicolas Sarkozy estime être victime d’une "injustice" :

"Je suis venu dire aux Français que je suis un homme qui a toujours assumé ses responsabilités, je ne baisserai pas la tête parce qu'on me reproche des faits que je n'ai pas commis. C'est une injustice, je me battrai jusqu'au bout pour que la vérité triomphe. Je ne le fais pas simplement pour moi, je le fais parce que ceux qui nous regardent doivent savoir que ce qui m'arrive pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous. En 2021, on peut donc condamner un homme, après sept ans d'enquêtes dans tous les sens, avec deux commissions rogatoires internationales, sans l'ombre d'une preuve. Ils n'ont rien trouvé parce qu'il n'y a rien à trouver. On me condamne à trois ans de prison parce qu'on me prête une intention d'avoir voulu rendre service à l'ami d'un ami, tout en reconnaissant que je ne l'ai pas fait. Tout ça, en écoutant 4500 de mes dernières conversations téléphoniques, en les découpant avec des ciseaux, en les mettant bout à bout, on me condamne. Je demande à ceux qui nous écoutent, souvenez-vous de vos 4500 dernières conversations téléphoniques. Je vais prendre un ciseau, je vais les découper, les mettre bout à bout et en plus des conversations avec mon avocat. C'est une injustice".

Nicolas Sarkozy a balayé les accusations à son encontre :

"Il y a eu sept ans d'enquête, où tout a été fait. La seule chose qui reste sont des bribes de conversations téléphoniques avec mon avocat, où on me prête l'intention de faire une démarche en échange de renseignements. Je n'ai pas fait la démarche, il n'a pas eu son poste et je n'ai pas eu la décision que j'attendais. On me condamne pour cela, pour une intention ? Il n'y a aucun faisceau d'indices. (…) Thierry Herzog me demande de donner un coup de pouce pour l'un de ses amis, j'étais prêt à le faire bien volontiers. On me dit que c'est un pacte de corruption. Où est le pacte ? La corruption, où est-elle ?".

Nicolas Sarkozy, lors de cet entretien sur TF1, a tenu à se positionner sur les soupçons de politisation de la justice :

"Je sais faire la différence entre le comportement de certains et une institution. Je n'ai jamais parlé de justice politique et je n'en parlerai jamais. D'ailleurs, si je ne faisais pas confiance à l'immense majorité des magistrats, dont je sais qu'ils sont honnêtes et impartiaux, je n'aurai pas fait appel. Mais il y a des règles, il n'y a aucune raison que ces règles soient bafouées pour la seule raison qu'il s'agisse de moi."

Interrogé sur la "vengeance" de certains magistrats à son égard dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a clarifié son point de vue :

"Je ne peux pas le penser, et je ne peux pas le dire. Justement, parce que j'ai été président de la République. Je ne tomberais pas dans le piège d'un combat politique contre une institution que je respecte. Sur un plan de fond, j'ai toujours été contre les juridictions spécialisées. (...) Je ne demande la dissolution d'aucune institution. Je demande simplement s'il est normal d'être condamné à trois ans de prison quand il n'y a pas un centime, pas une preuve, pas un avantage et quand après sept ans d'enquête, on n'a rien trouvé. Absolument rien."

L’ancien chef de l’Etat a confirmé qu’il avait bien l’intention de tourner la page de la vie politique bien avant le verdict dans l’affaire des écoutes :

"J'avais pris bien avant la décision du tribunal de ne pas me présenter, je vous confirme que je n'ai pas la volonté de revenir dans la politique. J'ai tourné la page. Quand je dis quelque chose, je fais toujours ce que je dis. Je n'ai pas tourné la page de la France, je dirai ce que je pense, je dirai quand je connaitrai les candidats celui ou celle que je soutiens, et je m'engagerai à ce moment-là."

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TF1 - LCI

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