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A Mossoul, l'Etat islamique publie les noms des 2070 personnes qu'il a exécutées
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Peine de mort

Jusqu'à présent, les proches des victimes de l'Etat islamique n'avaient aucun moyen de savoir si elles avaient été exécutées ou si elles étaient toujours retenues.

Le groupe Etat islamique (EI) a exécuté plus de 2.000 personnes dans Mossoul et ses environs depuis la capture en juin 2014 de la deuxième ville d'Irak par l'organisation jihadiste. Or, jusqu'à présent, il était impossible pour les proches des disparus de connaître le sort réservé aux victimes.

Leur terrible interrogation a pris fin : le Daily Beast rapporte que depuis quelques jours, l'Etat islamique a commencé à afficher les noms des personnes exécutées. Selon le journal, des listes de 2070 noms sont présentes dans les locaux de ce que l'organisation terroriste appelle ses "Commissariats de police islamique".

Un grand nombre d'habitants de Mossoul se sont rendu sur place pour consulter ces listes, rapporter le journaliste du Daily Beast. "Des dizaines de personnes sont venues au commissariat pour chercher le nom de fils, de frères, de maris ou d'autres proches. Beaucoup avaient le visage très pâle. Beaucoup sont sortis du commissariat les larmes aux yeux et beaucoup des femmes pleuraient bruyamment", témoigne un habitant du quartier de Somar, à l'est de la ville.

Des membres de la police empêchent les témoins de prendre des photos des listes, afin que les proches soient obligés de venir eux-mêmes chercher un mot - et avoir leur identité relevée.

"Des membres du groupe sont lourdement armés et surveillent les réactions des gens", témoigne un habitant. "Cela veut dire que si quelqu'un voit le nom d'un proche sur la liste, il ne peut pas se plaindre ou maudir ceux qui l'ont tué, car les membres de l'EI n'hésiteraient pas à tuer quiconque oserait critiquer l'organisation ou ses verdicts".

Le journal raconte l'histoire d'un homme dont le fils avait disparu depuis des mois, mais dont un officiel de l'EI assurait qu'il était encore vivant. Lorsqu'il a vu son nom sur la liste, il est retourné voir cet homme et lui a demandé pourquoi il lui avait menti. "Tu crois que l'Etat islamique a des hôtels pour loger les apostats ?", s'est esclaffé le membre du groupe terroriste.

Beaucoup des personnes exécutées sont des membres de l'armée ou de la police, des politiciens locaux, des journalistes ou des imams modérés ayant critiqué l'idéologie extrémiste de l'EI.

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Lu sur Le Daily Beast

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