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"Voix de vieille pédale", "gros con" : Europe 1 épinglée par la Cnil pour avoir fiché ses auditeurs
©Thomas SAMSON / AFP

Malaise…

Selon Mediapart, pendant près de 20 ans, la radio aurait fiché et stocké des informations sur les auditeurs qui appelaient pour passer à l'antenne.

"Patrice séropositif", "plus alcoolique mes fesses !", "arrêt maladie, traitement pour un cancer", "accent juif tunisien, insistant et désagréable", "accent du Maghreb, pas toujours claire, bavarde, a besoin de parler de son cancer", "gros con", "FACHO !!!", "voix de vieille pédale"... Pendant près de 20 ans, Europe 1 aurait stocké des informations confidentielles sur ses auditeurs, avec parfois des commentaires désobligeants sur des personnes qui avaient composé le 3921 pour passer à l'antenne, révèle Mediapart dimanche 24 février.

448 auditeurs interdits d'antenne

Le média a eu accès au rapport de la Cnil, rédigé en 2017 et resté confidentiel, suite à un contrôle qui a eu lieu en 2016. La Cnil avait alors analysé l'outil informatique utilisé par les standardistes de la station. A l'époque, Europe 1 avait reçu un avertissement de la Commission nationale de l'informatique et des libertés qui a jugé ces commentaires "non adéquats" et "insultants" et le fichage "excessif". Comme le rappelle Mediapart, "la loi interdit (sic) de recueillir sans consentement des données à caractère personnel relatives à la santé ou à l’orientation sexuelle, ou qui font apparaître les origines raciales ou ethniques, ou encore les appartenances religieuses, sous peine d’amendes pouvant atteindre 1,5 million d’euros".

Le rapport de la Cnil aurait également découvert un fichier qui contenait 448 auditeurs interdits d'antenne. Ces derniers n'étaient pas toujours informés d'avoir été placés sur une liste noire, contrairement aux règles en vigueur. Mais la station radio affirme à Mediapart qu'aujourd'hui plus que cinq auditeurs sont interdits d'antenne. En outre, Europe 1 aurait stocké des informations sur 573.315 personnes depuis 2002, alors qu'elles auraient dû être effacées au bout de deux ans. Interrogée par Mediapart, la direction d'Europe 1 affirme que "la conservation des données sur une longue période provient d’une erreur technique". Sur Twitter, le vice-PDG d'Europe 1, Laurent Guimier, a assuré que "la direction avait corrigé ces dérives inadmissibles" après le rapport de la Cnil en 2017.

Mediapart

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