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"J'ai fermé les yeux et tiré trois fois" : Jacqueline Sauvage raconte son histoire dans un livre
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Jacqueline Sauvage, graciée par François Hollande, revient dans un livre sur ses 47 années de calvaire auprès de son mari.

Le JDD publie ce dimanche des extraits du livre de Jacqueline Sauvage, "Je voulais juste que ça s'arrête" (éditions Fayard, à paraître le 2 mars). Elle y raconte son quotidien avec l'homme qui l'a battait et qu'elle a tué. C'est la première fois que cette femme de 69 ans, devenue le symbole des victimes de violences conjugales, explique en détails son calvaire. 

"Comment dire ce que j'ai appris à taire ? Comment expliquer qui je suis, comment j'en suis arrivée là ? Ma vie me semble un champ de ruines. Mes filles ont subi le pire, mon fils est mort. À quoi bon?", s'interroge Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans d'emprisonnement pour le meurtre de son mari, puis graciée par François Hollande.

Elle raconte "les premières injures qu'on excuse, la première gifle qu'on veut oublier et le crescendo des humiliations, le coup plus fort qu'on croit un accident, puis la peur, la honte, l'isolement. Je devins une femme battue, celles dont on ne comprend pas pourquoi elles restent". Elle revient sur le suicide de son fils, en septembre 2012. "Je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir, de lui dire que, peut-être, j'allais enfin pouvoir me sauver, les sauver. Trois jours que je pleure sans m'arrêter. Mon fils. Mon ventre d'un coup se serre. Le chagrin pénètre dans mes entrailles. La faute, aussi, de n'avoir pas su empêcher l'horreur. Qu'il y a-t-il de pire pour une mère que de perdre un enfant ?"

Trois jours plus tard, elle abat son mari de trois coups de fusil sur la terrasse de leur maison près de Montargis, dans le Loiret. "Ce jour-là, il avait juré de tous nous éliminer: ‘Je vais te crever! Je vais crever tes gosses!' (...) D'habitude, je me contentais d'attendre que ça passe. De me faire petite, d'oublier, de me mettre en mode survie. Ce jour-là, ce fut différent. Une lueur inconnue dans ses yeux, une intonation particulière dans sa voix, dans ses cris. J'ai vu mes enfants morts. (...) J'ai passé ma langue sur ma lèvre abîmée par lui, le goût du sang dans ma bouche. Je ne voyais plus rien. J'avais le fusil entre mes mains. J'ai fermé les yeux et tiré trois fois".

"Aussi terrible que cela sonne, Norbert parti, les miens sont en sécurité", assume-t-elle. 

Lu dans Le JDD

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