Yassine Belattar trouve que Jean Messiha a "une tête de chameau". Et SOS racisme applaudit !

Sur la fiche professionnelle de Belattar figure la mention "humoriste". En dehors de Macron, dont il est proche, on ne sait pas qui il fait rire. A l'Elysée, on a une singulière conception de l'humour.

Polémiquant avec Messiha, copte d'origine égyptienne, Belattar l'a traité de "tête de chameau". Le dirigeant lepéniste s'est senti insulté et y a vu, à raison, du racisme. Et, avec une pointe d'humour (il en a, lui), il a demandé si la Licra et SOS Racisme voudraient se porter partie civile avec lui contre Belattar.

La réaction de Dominique Sopo, le patron de SOS Racisme, a été immédiate. Il a estimé que la comparaison était effectivement désobligeante… "pour les chameaux". Kolossale finesse ! Rires gras garantis.

Il est vrai que l'organisation de Sopo opère toujours un tri sélectif entre les racismes qu'elle a vocation à dénoncer. Les Juifs, les Français de souche, les Chinois, les coptes d'origine égyptienne, il s'en balance. Mais s'agissant des Arabes, il ne laisse rien passer.

On rappellera à ce propos la phrase du regretté Pierre Desproges : "J’adhérerai à SOS racisme le jour où vous mettrez un "s" à racisme." Mais dans la grammaire de Sopo, ce pluriel n'existe pas.

L'animalisation de l'adversaire a derrière elle une longue et lourde tradition. Pour Hitler, les juifs étaient des poux à exterminer et des rats qui propageaient la peste. Staline comparait ceux qu'il voulait abattre à des vipères, des hyènes et des chacals. Les deux tyrans n'avaient aucun humour. Belattar est supposé en avoir.

Le chameau est à l'Egypte ce que le singe est à l'Afrique noire. C'est pourquoi quand Christiane Taubira a reçu sur son passage des peaux de banane, les protestations ont été naturellement unanimes. L'ancienne garde des Sceaux peut se féliciter de ne pas avoir été membre du Rassemblement national…