Xavier Bertrand, de "Macron-compatible" à "Macron-divergent"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Emmanuel Macron et Xavier Bertrand assistent à une réunion du comité stratégique du canal Seine-Nord Europe à Nesle, dans le nord de la France, le 22 novembre 2019.
Emmanuel Macron et Xavier Bertrand assistent à une réunion du comité stratégique du canal Seine-Nord Europe à Nesle, dans le nord de la France, le 22 novembre 2019.
©CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Bonnes feuilles

Ian Hamel publie « Xavier Bertrand, l’obstiné » aux éditions de L’Archipel. Xavier Bertrand a gravi un à un les échelons jusqu’à être, aujourd’hui, un candidat crédible dans la course à l’Elysée. Ian Hamel retrace le parcours hors norme d'un candidat aussi opiniâtre qu'atypique. Extrait 2/2.

Ian Hamel

Ian Hamel

Journaliste d'investigation, Ian Hamel suit l'affaire Bettencourt pour Le Point et l'Agefi, quotidien de la finance à Lausanne. Parmi ses nombreuses enquêtes : Sarlo et Cie, la République de copains et des réseaux (l'Archipel,2011).

Voir la bio »

Toujours est-il qu’au début du quinquennat, l’ancien ministre de la Santé est plutôt classé dans la catégorie « Macron-compatible ». Le Parisien évoque « sa curiosité au début du quinquennat, mêlée de bienveillance. Il pensait avoir l’oreille du président, il découvre que celui-ci ne l’écoute pas car, en fait, il n’écouterait personne. Est-ce par déception que le président des Hauts-de-France devient petit à petit « Macron-divergent » ? « Vous pouvez faire toutes les propositions du monde, ça ne l’intéresse pas. C’est simple, il a gagné en n’écoutant personne et il pense qu’il réussira en n’écoutant personne, donc il ne changera plus », lâche, amer, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy dans Le Figaro.

Une élue, passée de La République en marche à La Manufacture, avant de quitter par la suite le think tank du président des Hauts-de-France, assure que, malgré sa surenchère perpétuelle vis-à-vis des propositions d’Emmanuel Macron, Xavier Bertrand a gardé le contact avec lui au moins jusqu’en 2019. « Bertrand a raison sur un point : Macron n’écoute personne. Il ne lit même pas les notes que vous lui préparez. Mais Bertrand non plus n’écoute pas, et il s’intéresse encore moins aux informations que vous pouvez lui communiquer. Les deux ont un point commun : ils naviguent à vue, en fonction des études de marketing. Je n’ai pas été étonnée en découvrant que l’Élysée, via le service d’information du gouvernement, diligentait des enquêtes d’opinion à un rythme encore plus soutenu que sous Sarkozy. Xavier Bertrand, s’il était élu, se comporterait exactement de la même façon », constate la députée, doublement déçue.

L’Obs, de même, pense que les ponts n’ont pas été totalement coupés entre Macron et Bertrand, pendant un long moment. « Campé dans le rôle d’opposant constructif, Xavier Bertrand alterne idées et critiques ciblées pour se hisser à hauteur d’épaule du chef de l’État. Quand des ronds-points montaient les cris de “Macron démission”, il s’est élevé contre ceux qui voulaient jouer “à la roulette russe avec les institutions”», note Marie Guichoux en juin 2019. Pendant la crise des Gilets jaunes, loin de pousser au crime, Xavier Bertrand tient un discours raisonnable d’homme d’État. « On ne peut pas demander qu’un président démissionne à chaque éruption de colère des Français, ça voudrait dire que le pays est ingouvernable », insiste-t-il. Il n’est pas exactement un soutien au chef de l’État, mais, dit-il, « j’aide mon pays, je veux juste éviter qu’il ne chavire ». Ce qui lui vaut de faire partie des six personnalités les plus appréciées des Français.

© L’Archipel, 2021

A lire aussi : Xavier Bertrand, vrai ou faux gaulliste social ?

Extrait du livre de Ian Hamel, « Xavier Bertrand, l’obstiné », publié aux éditions de L’Archipel

Lien vers la boutique : cliquez ICI et ICI

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !