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Vous vous réveiller en entendant un coup de feu ? Il se peut que vous soyez atteint du syndrôme de la tête qui explose
©FRANCK PENNANT / AFP

Sommeil

Contrairement à ce que son nom indique, la pathologie est indolore.

Marie-Françoise Vecchierini

Marie-Françoise Vecchierini

Marie-Françoise Vecchierini est neuro-psychiatre et médecin du sommeil. Elle exerce à l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris.

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Atlantico : Qu'est-ce que le syndrome de la "tête qui explose" ? Ce syndrome est-il dangereux ? 

Marie-Françoise Vecchierini : Les personnes qui consultent pour un syndrome de la tête qui explose le décrivent surtout à l’endormissement (au moment de passer de la veille au sommeil) beaucoup plus rarement lors d’un réveil au cours du sommeil un bruit fort, soudain et inattendu (les premières fois) parfois comme quelque chose qui explose dans la tête. Ce phénomène n’est pas douloureux, mais il réveille le sujet qui s’endormait et cause un sentiment de peur. L’intensité est variable selon les sujets (bombe qui éclate ou bruit sourd) Quand ce phénomène se répète les malades pensent qu’ils ont une pathologie et ont peur d’avoir un accident vasculaire cérébral. Dans la littérature, il est dit que ce genre de « parasomnie » peut se répéter plusieurs fois par nuit ; dans ma modeste expérience (j’ai diagnostiqué ce syndrome chez 3 personnes seulement) les malades ne présentaient la symptomatologie qu’à l’endormissement, mais, en revanche, le trouble se répétait volontiers plusieurs nuits de suite. Quand les crises se répètent ainsi les malades errent de médecin en médecin parfois pour avoir un diagnostic, mais souvent alors que le diagnostic a été posé pour espérer trouver la cause à leur mal, car ils ont un sentiment de détresse. Une de mes malades décrivait parfois associé au bruit un éclair lumineux très bref. Enfin, rarement, un coup de poignard est décrit avec le bruit. Quand ces phénomènes se répètent, l’angoisse des malades peut les empêcher de s’endormir ou retarde l’endormissement pouvant être source d’insomnie d’endormissement.  Les 3 cas que je connais sont des femmes de 50 à 65 ans. Quand les crises se répètent ainsi les malades errent de médecin en médecin parfois pour avoir un diagnostic, mais souvent alors que le diagnostic a été posé pour espérer trouver la cause à leur mal, car ils ont un sentiment de détresse. L’âge de survenue est souvent chez des adultes d’âge mûr vers 55,58 ans même si ce syndrome peut se voir à d’autres âges. Ce syndrome n’est, en aucun cas, dangereux en dehors de l’angoisse qu’il génère et des difficultés de sommeil qu’il peut finir par engendrer.

Le syndrome peut-il être lié à des facteurs environnementaux ou génétiques ?

On ignore totalement les causes de ce syndrome. Parfois plusieurs sujets en sont atteints dans la même famille sans que l’on ait pu mettre en évidence de vraies formes familiales et encore moins un type de transmission. D’ailleurs l’évolution est favorable. Si le trouble peut durer un certain temps il finit par disparaître sans séquelle. On ne connaît pas les facteurs environnementaux susceptibles de déclencher ou de favoriser ce phénomène. Certaines personnes rapportent que le syndrome est plus fréquent en cas de période de stress. Enfin, on peut faire une analogie avec les phénomènes moteurs parfois observés à l’endormissement dont ils seraient une variante sensorielle. Habituellement les enregistrements de sommeil sont normaux.

Existe-t-il des traitements ?

Aucun traitement médicamenteux n’est efficace et notamment les quelques gouttes ou faible dose de benzodiazépines. Il faut écouter, réassurer les malades et prendre en compte les situations anxiogènes. Si une insomnie s’est instaurée, il faudra prendre en charge l’insomnie.

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