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Vous pensez que Gauguin était un grand peintre ? Erreur : c'était un prédateur pédophile !
©EMMANUEL DUNAND / AFP

Touche pas à ma vahiné…

Ses toiles valent des millions. Mais cette compromettante révélation va certainement faire chuter leur prix.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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"Faut-il interdire Gauguin ?". La question est posée par le New York Times. Et le journal y répond avec un long article circonstancié. Interdire ? Quand même pas. Mais mettre sous surveillance et prévenir du danger qu'il y aurait à s'approcher de trop près de ces tableaux oui. Avec - pourquoi pas ? - une interdiction de les voir pour les très jeunes filles.

Il y a, rapporte le New York Times, une exposition Gauguin à la National Gallery de Londres (vous avez jusqu'au 26 janvier pour vous y rendre). Un audioguide alerte les visiteurs : "est-il temps d'arrêter de regarder Gauguin ?". Bien sûr qu'il est temps. Car les organisateurs de l'exposition se sont avisés, après une minutieuse enquête, qu'à Tahiti le peintre avait amoureusement fréquenté des filles mineures.

Des panneaux, équivalents à "attention danger", ont été accrochés près de ses peintures. "L'artiste a eu à plusieurs reprises des relations sexuelles avec de très jeunes filles à qui il a fait des enfants". Et comment a-t-il obtenu leurs faveurs ?". En exploitant sa position d'Occidental privilégié" ? Nous savons maintenant que Gauguin peignait tout nu avec juste un casque colonial sur la tête.

Le musée d'Ottawa qui a coproduit l'exposition s'était déjà inquiété des infamies colonialistes du peintre. Un de ses tableaux les plus célèbres "Tête d'un sauvage" a été accompagné de l'inscription suivante : "un terme offensant et barbare". Il serait à l'honneur de la France de suivre l'exemple rafraîchissant des Anglais et des Canadiens.

Mais notre fierté nationale et la grandeur de notre pays nous contraignent à voir plus loin. Nous ne pouvons pas nous contenter de mettre des avertissements à côté des tableaux de Gauguin exposés dans nos musées. Il nous faut aller vers une purification radicale pour damer le pion aux rosbifs et aux bouffeurs de maïs d'Outre-Atlantique.

En cette période de grande sensibilisation aux violences faites aux femmes, Marlène Schiappa a le devoir d'intervenir. Il y a à Paris un Musée Rodin. Il n'est pas acceptable qu'il reste ouvert. Rodin avait comme maîtresse Camille Claudel, au moins aussi douée que lui. Il l'a laissée - par sexisme, par jalousie ? - enfermée dans un asile psychiatrique où elle a misérablement fini ses jours.

Nous attendons également d'Annick Girardin, secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, des mesures fortes. Elle doit toute affaire cessante diligenter une enquête génétique à Tahiti pour retrouver les lointains descendants de Gauguin. Ils ont le droit d'être indemnisés pour les préjudices subis par leurs arrières, arrières grands-mères. En outre nous devons demander pardon à Tahiti pour l'avoir colonisé. Car si nos marins n'avaient pas un jour débarqué là-bas, jamais Gauguin n'aurait pu commettre ses horribles méfaits.

Franck Riester, ministre de la Culture, ne doit pas manquer à l'appel. Sait-il que dans sa jeunesse Aragon a écrit "le Con d'Irène", un titre parfaitement dégradant pour la dignité des femmes. Le ministre veillera a ce que toutes les rééditions de l'écrivain soient assorties de la mention "sexiste blanc". Pour les mêmes raisons il doit interdire le livre "Les filles bien n'avalent pas". Petit problème : il a été écrit par un membre de son gouvernement…

PS : Nous avions oublié les évêques de France. Eux aussi doivent se bouger. Il est vital qu'ils interdisent à leurs ouailles la position du missionnaire. Elle rappelle honteusement ce que jadis les hommes d'église faisaient aux jeunes Noires colonisées.

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