Vous connaissiez Melania et Ivana, voilà Marla, l'ex Mme Trump qui batifolait avec Donald pendant son accouchement<!-- --> | Atlantico.fr
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La seconde épouse de Donald Trump, Marla Maples, a toujours provoqué les plaisanteries.
La seconde épouse de Donald Trump, Marla Maples, a toujours provoqué les plaisanteries.
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THE DAILY BEAST

Un aspect peu connu de Trump : il a la terreur des microbes. Quand sa seconde épouse a accouché dans une ambiance très spirituelle, ils se seraient "beaucoup embrassés".

Brandy Zadrozny

Brandy Zadrozny

Brandy Zadrozny est journaliste pour The Daily Beast.

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Brandy Zadrozny - The Daily Beast

La seconde épouse de Donald Trump, Marla Maples, a toujours provoqué les plaisanteries.

Depuis maintenant des décennies, la reine de beauté au look Farrah Fawcett, devenue mannequin, actrice, compositeur-interprète, était un régal pour les reporters et les animateurs des talk-shows de la nuit, et même pour son propre mari. On comprenait vite pourquoi : blonde à forte poitrine, très New Age, Marla était la caricature de la maîtresse en quête de fortune, un cliché facile qui tombait à point pour comprendre la parodie d'homme qu'est Donald Trump.

J'ai toujours aimé Marla. Même si la presse la traitait comme un personnage de dessin animé, Marla semblait une femme aux contradictions délicieuses : une baptiste très croyante du sud des Etats-Unis, mais aussi une hippie. Une belle du sud qui avait l'ambition d'intégrer la haute société newyorkaise. Une artiste appliquée et ambitieuse mais pas vraiment talentueuse. Une actrice prête à tout laisser tomber pour devenir l'épouse et la maman à la maison que Donald assurait vouloir. 

Avant tout (et qui peut comprendre ce mystère ?), Marla Maples aimait profondément Donald Trump. Voilà 15 ans qu'un divorce fracassant a relegué Marla aux petites lignes en pied de page des informations d'hier. Mais après des années de teasing, Donald s'est enfin décidé à mettre sa menace à exécution et à vouloir devenir le président des Etats-Unis. Avec sa victoire surprise dans la course à la nomination des républicains, Marla, l'horrible voleuse de mari, qui aurait immortalisé Donald dans ce gros titre du New York Post (''Le meilleur des coups au lit"), redevient soudain importante.

En mars, Marla, 52 ans et toujours belle à tomber, a été appelée pour participer à l'émission de ABC Dancing With the Star. "C''est une opportunité d'être vraiment vue dans ma propre lumière", a-t-elle dit, pleine d'espoir. Mais les médias ont été moins intéressés par Marla en train de danser ou par sa foi mi-chrétienne, mi-Kabbaliste, ou encore par sa "musique-murmure spirituelle", que par l'exhumation de son passé avec "The Donald". Quand Marla a été vue en juillet à la Convention nationale des républicains, où elle était venue soutenir leur fille Tiffany Trump (qui a réussi à décrocher un rôle lors du couronnement d'un père éternellement absent), les journalistes assez vieux pour s'en souvenir ou qui avaient pris un abonnement à un site d'archives de presse, avaient déjà tout re-raconté et tout republié :  sa liaison avec Donald, leur mariage houleux, son "licenciement conjugal" final (elle dit que c'est elle qui l'a quitté).

"Vous vous souvenez quand la femme de Donald Trump et sa maîtresse se sont crépées le chignon en public à Aspen ?", demandait le site Gawker, en racontant ce soir de Nouvel An en 1990, quand Maria avait déclaré à la première épouse, Ivana : "Je suis Marla et j'aime votre mari. Et vous ?".

La femme qui a déménagé en Californie, qui a élevé leur fille seule, construit une vie gentille et relativement calme en faisant quelques apparitions comme animatrice de télévision et "motivateur spirituel" a fait son retour médiatique, ainsi que toute leur histoire. Marla en passagère clandestine lors des vacances à la neige de la famille officielle de Trump. Marla mannequin de la marque Hawaiian Tropic, que Donald préférait en sex symbol dans les pages du magazine Playboy et non en épouse dans son penthouse de la Tour Trump ; Marla en maîtresse qui pourrait être tombée enceinte (qui peut le savoir ?) pas tout à fait par accident, et à qui Donald aurait proposé d'avorter. Marla en pétroleuse amateur qui a quitté son palais avec une compensation curieusement modeste quand leur dix ans d'union sont partis en fumée. Comme tout le monde, sauf elle, savait que cela finirait.

Marla Maples est certainement plus que cela, n'est-ce pas ? Maria n'est l'auteure d'aucun livre publié. La seule oeuvre signée Marla est Journey to Fitness, une vidéo d'exercices inspirée par celle de Jane Fonda qui "allie le stretching, la scupture des muscles et la mise en condition mentale".

Ce qui s'approche le plus d'une biographie de la seconde épouse de Donald peut être trouvé sous forme d'un mini-biopic des productions Lifetime Television (évidemment). L'épisode sur Marla, intitulé Intimate Portrait a été diffusé en 1995 et est disponible en VHS à la librairie publique d'Indianapolis, ainsi que dans une boutique de particulier sur Amazon, pour la somme de $8,18, livraison comprise. Naturellement, je l'ai achetée. "Rencontrez vos héroïnes, celles qui ont réussi leur carrière et survécu à des tragédies personnelles, dans cette série de portraits intimes et personnels", peut-on lire sur la couverture de la vidéo. Sur la même boîte, les producteurs promettent "des séquences jamais diffusées auparavant" du mariage de Marla au Plazza, et un entretien sur les contraintes d'un mariage avec une célébrité, d'une carrière en plein essor, et de la maternité.

Ils nous fournissent quarante-cinq minutes totalement déprimantes de télévision.

Le Portrait intime de Marla, un véritable infomercial, a été filmé au cours de l'année suivant son mariage glamour : une période que l'on peut considérer comme la lune de miel, donc. Pourtant, la séquence de début et de fin (attention spoiler) montre Marla, 30 ans, en train de vagabonder sur les pelouses du domaine de Donald en Floride, Mar-a-Lago. Seule. En jeans de maman, portant Tiffany sur le dos. Marla était en avance sur la mode de l'accouchement naturel et des bébés portés. "Cela se lit comme une histoire d'amour, aux pages arrachées du plus romantique des romans", commence la voix off. "Leur amour semblait impossible... Une histoire de Cendrillon, avec des côtés douloureux".

Nous apprenons donc que Marla était assez recherchée à Cohutta, pettie ville de Georgie qui ne possède pas un seul feu de circulation. C'est là qu'elle a grandi. L'adorable mère de Marla feuillette avec amour un album-photo de Marla (les femmes de la famille Maples ont toutes quelque chose de  Marilyn Monroe) : les concours de beauté et les pièces de théâtre du lycée, les championnats de basket et son élection au titre de reine de beauté locale.

Après le lycée, Marla est allée à l'université de Georgie mais a abandonné ses études pour entamer une carrière d'actrice, en commençant par par mal de répétitions en maillots de bain. "J'aimais plaire", dit Marla pour expliquer sa période de concours de beauté et de défilés en bikini à Atlanta. Décrocher le rôle d'une "femme qui crie" dans le film Maximum Overdrive d'après Stephen King en 1986 lui a donné confiance en elle, assez pour entreprendre un voyage à New York. La femme qui crie resterait son plus grand rôle au cinéma, jusqu'au moment où elle fut embauchée pour un rôle dans The Will Rogers Follies à Broadway en 1992. Bon, ça suffit, assez sur Marla. Les productions Lifetime en arrivent à la raison pour laquelle nous sommes tous devant la vidéo selon eux.

"Marla était sur le point de rencontrer l'homme qui allait bouleverser, briser, et un jour, réparer, son coeur'', poursuit la voix off sur une photo de la couverture de Playboy en 1990, aux côtés de Donald Trump au sourire goguenard. "Son Prince charmant était marié... très marié, et avait trois enfants. Mais Donald et Marla découvraient un amour qu'ils ne pouvaient ignorer".

La versions des faits des productions Lifetime est naturellement un peu fantaisiste à partir de là. C'est "par hasard" que Marla et Donald se sont rencontrés et fréquentés de 1984 jusqu'au clash de 1990 à Aspen. Le documentaire prétend que leurs "contacts limités'' se résumaient à "des conversations polies" durant la période où Marla était entretenue et vivait dans des chambres d'hôtels, nous le savons maintenant, grâce à une demi-douzaine de biographies de Trump. .

Selon leur version, Marla et Donald sont tombés amoureux non pas dans une chambre d'hôtel mais sous l'oeil vigilant de Dieu dans l'église Marble Collegiate à Manhattan, le lieu de culte que Trump fréquentait avec sa première épouse Ivana et leurs enfants, celui où il a échangé ses voeux avec Ivana (la passionaria des conservateurs Ann Coulter trouve que le lieu rendait l'adultère du candidat plus respectable). A un moment donné, Marla assure que Donald était d'accord pour qu'elle pose pour Playboy. "Playboy m'a proposé 2 millions de dollars pour poser, et, hey, Donald a pu trouver ça bien mais ce n'était pas vraiment ce que je voulais faire", assure Marla. "Pour certaines femmes, c'est peut-être tout à fait ok, mais pour moi, ce n'est pas la direction que je voulais donner à ma vie".

Donald et Marla ne sont pas interviewés ensemble par les productions Lifetime, mais le magnat de l'immobilier a trouvé une minute ou deux pour participer au film. Dans sa session en solo, Donald révèle qu'il n'a jamais techniquement quitté Ivana pour Marla et que, de plus, son empire connaissant des grosses difficultés financières, le moment était mal chosi pour une histoire d'amour de toute façon. "Ce n'était pas le bon moment pour moi pour commencer une relation", dit-il. "En même temps, c'était super de savoir qu'il y avait quelqu'un, qu'elle était là, comme personne avant elle". Et Marla était là. Jusqu'à ce qu'elle ne soit plus là. Selon les tabloïds de l'époque, le couple ombrageux rompait puis se réconciliait au fil des saisons. Après une dispute, Donald avait offert un anneau en diamants à Marla. Quelques semaines plus tard, il avouait à la presse qu'il sortait avec celle qui allait devenir la première dame de France, Carla Bruni. Marla tomba sur l'article et apprit qu'elle était remplacée. "Je ne crois pas que les choses qu'il est supposé avoir dit soient vraies. Je suis sous le choc'', confia Marla au Daily News. "Si c'est le cas, eh bien, il n'y a pas de confiance possible dans ce monde".

Selon le livre de Gwenda Blair, The Trumps, Donald hésitait à récompenser Marla pour sa loyauté en lui accordant ce qu'elle désirait le plus : le mariage. Marla avait pris l'habitude de glisser une robe de mariée dans sa valise quand ils voyagaient parce qu'"il faut être prête", expliqua-t-elle. Mais en 1993 - après des années de chamailleries très publiques - Marla se retrouva enceinte et accentua la pression sur Donald pour faire d'elle une honnête femme.

"Je ne suis pas le genre de type qui a des enfants en-dehors des liens du mariage et qui n'épouse pas la femme pour donner un nom au bébé. Et pour ma part, je ne suis pas pour l'avortement", a un jour confié Donald à Vanity Fair. La naissance de Tiffany est un "moment Trump" assez difficile à imaginer. Lui qui aurait la terreur des microbes, et est par ailleurs une île vierge d'émotions, aurait pris part à une naissance "naturelle" qu'il a dû trouver, eh bien, dégoûtante. Voici un homme qui dit n'avoir jamais vu son épouse actuelle aller aux toilettes.  

Marla avait choisi "une approche spirituelle de l'accouchement" selon son obstétricien. Dans une chambre d'hôpital pleine de bougies, Marla écoutait de la musique New Age et utilisa l'aromathérapie et des massages pour soulager ses contractions. Marla raconte qu'elle et Donald "s'étaient beaucoup embrassés pendant que j'accouchais". Donald a même coupé le cordon. "J'étais très nerveux, parce qu'elle souffrait beaucoup", raconte Donald dans un moment rare d'humanité. "J'ai essayé de la convaincre de prendre quelque chose mais elle a refusé. J'ai demandé au docteur de la convaincre, mais il savait que Marla refusait de prendre des médicaments. Elle est tellement forte, c'est une femme si forte. Je suis stupéfait".

Selon les biographies de Donald Trump, le mariage longtemps attendu de Donald et Marla eut lieu grâce à un mélange de pression de la part de la mère de son dernier enfant et tentative de redorer son image avant une introduction en bourse de ses hôtels et casinos. Mais dans la vidéo, Donald assure que c'est le massacre de Long Island Rail Road qui lui a fait comprendre que "la vie est courte", provoquant une demande dans le style ''on pourrait tout aussi bien se marier''.

Après des séquences "jamais vues auparavant" de la réception de mariage aux 1300 invités, le documentaire sur Marla s'achève là où il a commencé : elle marche sur les pelouses du domaine de 118 pièces à Palm Beach, avec la petite Tiffany. "Une femme qui a beaucoup de chance et qui a réalisé son rêve". Pas vraiment.

En 1996, les tabloïds signalaient qu'une Marla "défaite et couverte de sable" avait été trouvée par la police sur une plage à quatre heures du matin, avec un garde du corps, à des kilomètres de son palais. En 1997, Donald et Marla annonçaient qu'ils avaient ressorti leur contrat pré-nuptial. Le divorce fut finalisé en 1999, et Marla s'installa avec Tiffany à Calabasas, en Californie, ville qui devient plus tard célèbre grâce à l'émission sur les Kardashians. Donald n'a pas été très discret sur les raisons de leur divorce, traitant Marla d'"égoïste". Il écrit dans son livre The Art of the Comeback : "Marla voulait toujours que je passe plus de temps avec elle". Marla n'était pas non plus toujours une sainte. Selon un article paru dans Vanity Fair en 1994, "elle le harcelait en public pour être trop gros. Elle jouait avec ses cheveux sur sa tête, elle les soulevait et exposait son crâne, elle se moquait de ses efforts pour dissimuler sa calvitie. Elle se moquait de ses performances sexuelles devant ses amis et ses relations d'affaires".

Marla est restée relativement discrète depuis la rupture, ce qui se comprend, elle y est obligée par contrat. Elle s'est montrée généralement gentille avec son ex-mari, confiant aux journalistes qui recherchaient la boue qu'elle l'aimerait toujours. Mais on peut aussi entrevoir des choses moins généreuses. "Je m'inquiète pour son avenir", confiait-elle au Daily News en 1997. "Comment pouvez-vous vous sentir réalisé en regardant encore un autre immeuble sortir de terre ? Je me sens bien quand je tourne dans un film. J'aime mon travail. Mais est-ce que c'est mon vrai bonheur ? Je pense qu'il ne voit pas les choses à un autre niveau".

Quand Donald flirta avec une candidature à la présidence en tant que candidat du Reform Pary, Marla aurait dit au journal the Telegraph qu'elle ne resterait pas silencieuse durant une élection générale. "Je pense qu'il est de mon devoir de dire aux Américains qui il est vraiment. Mais je n'arrive pas à imaginer qu'ils l'éliraient vraiment, n'est-ce pas ? Sa drogue, c'est l'attention. Il est tellement dominé par son ego". Donald riposta sur une chaîne de télévision nationale en confiant au présentateur Neil Cavuto : "Je pense que c'est dans l'intérêt de Tiffany qu'elle s'abstienne de parler. Pourquoi je paye quelqu'un qui ne respecte pas sa partie du contrat ?"

Il posa la même question à un juge car il estimait qu'il n'avait pas à verser à Marla 1,5 million de dollar de pension alimentaire qu'il lui devait. Le juge trancha contre lui. Devant une église en Floride, Marla répondit à un interviewer chrétien que Donald  "ne parvient pas à comprendre Dieu et ne peut pas lui céder le pouvoir". Pour elle, son mariage était "un endroit totalement vide, totalement sombre". A cette époque, Marla a apparemment écrit ses mémoires. All That Glitters Is Not Gold promettait d'être ''une mise en garde qui dit tout". Le projet a été définitivement abandonné en 2002 après plusieurs sorties remises (si vous avez un exemplaire, pourriez-vous s'il vous plait me l'envoyer au Daily Beast ?). Donald dit au New York Times qu'il "n'était pas mécontent" que le livre ne sorte pas."Elle a signé un accord de confidentialité".

II n'alla pas jusqu'à révéler s'il avait joué un petit rôle dans la mise au pilon du livre. En 2007, quand Donald licenciait les candidats dans son émission de téléréalité à succès, The Apprentice, Marla reçut une proposition pour sa propre émission de téléréalité. Sur la chaîne ABC, dans The Ex-Wives Club, Marla était l'une des trois (petites) célébrités abandonnées par leur mari, qui tentaient d'aider les divorcées à reconstruire leur vie durant un épisode.

Donald ne fut pas exactement enchanté par la nouvelle carrière de Marla. "Elle n'a pas le droit de le faire parce que nous avons signé quelque chose qui s'appelle un contrat, un contrat prénuptial", dit-il au présentateur Larry King avant que la série The Ex Wive club ne soit diffusée. "Elle n'a pas le droit de parler de moi. Et il semblerait que l'émission, dans l'émission, elle parle de moi. J'espère que ce sera bien. J'espère qu'elle pense que je suis une personne merveilleuse". Plus tard, Marla répondit à la requête de son ex de la sorte : "C'est bien de cela qu'il s'agit. Comment pouvez-vous rendre Donald Trump heureux ? J'ai passé de nombreuses années à essayer de le rendre heureux".

Voilà un livre que les gens aimeraient lire. 

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