Vente d'Alstom Énergie à General Electric : quand Macron maquille la vérité<!-- --> | Atlantico.fr
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L'accord entre Alstom et General Electric donne à la société américaine le plein contrôle des trois co-entreprises.
L'accord entre Alstom et General Electric donne à la société américaine le plein contrôle des trois co-entreprises.
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Tribune

Contrairement a ce qu'a indiqué le ministre de l'Economie français, l'accord entre Alstom et General Electric donne de facto à la société américaine le plein contrôle des trois co-entreprises nées du rachat de la filière énergie d'Alstom. Une tribune de Daniel Fasquelle, Député du Pas-de-Calais et Vice-président de la Commission des affaires économiques.

Daniel Fasquelle

Daniel Fasquelle

Daniel Fasquelle est Député de la 4ème circonscription du Pas-de-Calais et Maire du Touquet-Paris-Plage. Il est également trésorier du parti Les Républicains. Il est l'auteur de La France juste chez Fayard (septembre 2015).

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Lors de la séance de questions au gouvernement de ce mercredi 4 février, le Député socialiste Jean-Luc Laurent a interrogé le  Ministre de l'économie et de l'industrie Emmanuel Macron sur la réalité des trois co-entreprises Alstom-General Electric dans le nucléaire, les réseaux électriques et les énergies renouvelables « craignant un désengagement rapide d’Alstom » dans ces co-entreprises.

Face à ces inquiétudes légitimes, M. Macron, qui était déjà en charge du dossier lorsqu’il était secrétaire général adjoint de la présidence de la République, a répondu en cherchant à justifier son feu vert de novembre dernier (au titre du décret sur les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques) par le respect des engagements pris par General Electric.

Mais les faits sont têtus : contrairement à ce qu'a indiqué M. Macron, l'accord avec General Electric n'est pas équilibré mais lui donne le plein contrôle de ces co-entreprises. D'une part, GE disposera en matière de droits de vote de 50% + 1 voix, celle qui fait la différence, et même +2 voix dans la co-entreprise nucléaire. En matière de capital, c'est même pire, Alstom ne gardera que 20% moins une action dans la co-entreprise nucléaire.

Et pour ce qui est de la direction des co-entreprises, GE « contrôlera la gestion opérationnelle » avec un directeur général désigné par General Electric.

Enfin, en ce qui concerne les participations  d'Alstom dans ces trois co-entreprises, il est prévu qu’elles soient vendues en septembre 2018 ou en septembre 2019.

Au bout du compte, on aboutira strictement à l'accord de vente initial négocié secrètement par les PDG d'Alstom et de General Electric sans que le Conseil d'Administration d'Alstom et l'Etat n’aient été informés. Quel échec cuisant donc pour l'action concertée de Messieurs Hollande, Valls et Macron !

D’autres questions appellent également des réponses claires : quid du maintien de l'emploi sur les sites français et de la création de 1000 emplois dans le domaine de l'énergie par exemple ? Pour quelles raisons les représentants des salariés d'Alstom n'ont-ils toujours pas obtenu d'engagement écrit et formel sur ce sujet ?

Nous n’aurons de cesse d’obtenir ces réponses et de faire toute la lumière sur ce fiasco industriel.

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