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Le skipper Yvan Bourgnon.
Le skipper Yvan Bourgnon.
©Camellia Menard

Editorial

Le skipper Yvan Bourgnon s'élancera le 5 octobre prochain dans un tour du monde sur un voilier de moins de 6.50 mètres de long pour 350 kilos.

Pierre Guyot

Pierre Guyot

Pierre Guyot est journaliste, producteur et réalisateur de documentaires. Il est l’un des fondateurs et actionnaires d’Atlantico.

 

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Pas de GPS, pas de pilote automatique, pas d’assistance… La liste de ce que le skipper Yvan Bourgnon emmène pour son prochain tour du monde à la voile est bien plus courte que celle des équipements, pourtant habituels pour ce genre de performance, auxquels il renonce. Le 5 octobre prochain, le navigateur suisse s’élancera en effet des Sables d’Olonne pour le premier tour du monde à la voile en catamaran de sport.

Un changement radical pour celui qui a déjà accroché à son palmarès la Transat Jacques Vabre et plusieurs records de vitesse sur ces géants des mers que sont les voiliers multicoques de 60 pieds. Cette fois-ci, le bateau est à peine plus grand qu’un engin de plage : moins de 6.50 mètres de long pour 350 kilos !

Un « retour aux sources » selon Yvan Bourgnon, qui explique qu’il souhaite avec ce tour du monde renouer avec les fondamentaux de son sport. Plus proche avec ce défi des pionniers du yachting Joshua Slocum ou de Bernard Moitessier que des skippers du Vendée Globe Challenge, le navigateur part en effet sans aucun matériel électronique ni de confort. La navigation se fera à l’ancienne avec cartes et sextant, sans ordinateur ni repérage satellite. Les prévisions météo seront basées sur l’observation directe du ciel, des vagues et du vent, sans email qui arrive de scientifiques à terre pour prévenir de l’heure à laquelle, à la minute près, un orage va éclater. Pas d’eau potable, les cinq litres quotidiens nécessaires proviendront d’un déssalinisateur manuel avec lequel il faudra pomper. Pas de pilote automatique, toutes les douze heures Yvan Bourgnon passera la barre à son coéquipier dans cette aventure, le champion de planche à voile guadeloupéen Vincent Beauvarlet.

Il y a assurément un côté janséniste à cette circumnavigation. Le budget est ridiculement modeste comparé à ceux des épreuves reines de la voile : moins de cinq cent mille euros en tout quand l’équipe de Groupama dispose d’un peu plus de dix-sept millions d’euros par an pour la Volvo Ocean Race ou que les enveloppes des équipages qui courent l’America’s Cup en ce moment à San Francisco dépassent allégrement les cent millions d’euros. A bord du catamaran de sport spécialement conçu et construit pour le tour du monde d’Yvan Bourgnon, les deux hommes se passeront même de cabine, dormant directement sous le soleil et les embruns, sanglés au bateau pour ne pas tomber !

Mais peu importe ! Au contraire ! Ce que souhaite le navigateur, c’est retrouver l’océan de son enfance (Yvan Bourgnon a grandi sur le voilier familial), se rapprocher de la mer et nettoyer ces instants de tous les oripeaux technologiques pour replacer l’Homme au cœur de l’aventure.

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