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Tempête dans les bénitiers : qui de Salvini ou du pape est le plus catholique ?
©ANDREAS SOLARO / AFP

Doux Jésus !

Entre les deux hommes le duel est dorénavant sans merci.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La scène a beaucoup choqué au Vatican. Lors d’une séance au Sénat, Matteo Salvini a invoqué « la protection du cœur immaculé de Marie pour l’Italie ». Et il a embrassé ostensiblement son chapelet. Or le Souverain pontife considère que lui, et lui seul, a signé un bail avec Marie.
Très courroucé, il a demandé à un de ses proches, le père Antonio Spadaro, directeur de la revue Civilita Cattolica, de fustiger l’imposteur. Ce qu’il a fait avec une phrase scandalisée. « Nous avons assisté à une instrumentalisation des chapelets, des crucifix, images chères à la dévotion des croyants, qui sont détachées de leur contexte pour être asservies à la propagande. »
Le combat entre François et Matteo s’annonce féroce. Le catholicisme du pape veut que l’Italie ouvre ses bras aux migrants. Le catholicisme de Salvini exige que les ports italiens leur soient fermés. L’issue de ce duel est incertaine. Mais le pape François dispose d’une arme redoutable : il peut excommunier Salvini.
Cette passionnante querelle a de quoi nous flatter, nous autres Français. Elle n’est pas sans nous rappeler une de nos plus belles villes : Avignon. C’est là que Philippe le Bel et ses successeurs, las de la tutelle de Rome, installèrent des papes, tous français, tous obéissants à nos rois. On ne sait pas encore si Salvini ira jusqu’à faire de Milan, sa place forte, un Vatican bis avec un pape à sa dévotion.
Comme il n’est pas aisé de trancher le différend entre l’ancien ministre italien de l’Intérieur et le locataire de Saint Pierre de Rome, il semble utile de demander conseil au Dalaï Lama, dont la sagesse est universellement reconnue.
S’agissant des migrants, dont le sort préoccupe tant le Saint Père, son opinion est tout à fait tranchée. « L’Europe appartient aux Européens. Les migrants seraient mieux sur leurs propres terres». Il a aussi déclaré : « il ne faut pas que l’Europe devienne musulmane ou africaine ». Matteo Salvini ne dit pas autre chose. Ce qui nous incite à penser qu’il est certainement, quoiqu’il prétende, plus bouddhiste que catholique.
Restons encore un peu avec le Dalaï Lama, car cet homme est attachant. C’est aussi un féministe convaincu. Il a déclaré que si un jour une femme devait lui succéder « il faudrait qu’elle soit attirante ». Il n’y a rien de tel à attendre du Vatican… La supériorité du bouddhisme sur l’Eglise apostolique et romaine éclate ainsi au grand jour.

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