Taubira veut apprendre aux magistrats ce qu’est la théorie du genre... et si on lui donnait plutôt un code pénal ?<!-- --> | Atlantico.fr
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"Le code pénal contient déjà tout l’arsenal juridique nécessaire à la sanction des actes homophobes et des discriminations liés à l’orientation sexuelle."
"Le code pénal contient déjà tout l’arsenal juridique nécessaire à la sanction des actes homophobes et des discriminations liés à l’orientation sexuelle."
©Reuters

Mauvais genre

La garde des Sceaux convoque les magistrats à une formation qui les éclairera sur "l’identité du genre". Malheur à ceux qui sécheront les cours…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Des magistrats il y en a en France de toutes sortes. Des gros. Des maigres. Des hommes et des femmes (encore que ces notions soient aux yeux de Madame Taubira parfaitement obsolètes…). Des bons. Des mauvais. Des de gauche. Des de droite. Des intelligents. Des cons comme les initiateurs d’un certain mur. Mais ils ont en commun une chose, ou plutôt un livre. Les magistrats connaissent, ou sont supposés connaitre, le code pénal. Et en tout cas quand leur science est défaillante ils s’empressent de l’ouvrir.

Le code pénal est en effet à peu près aussi touffu que la forêt amazonienne qui recouvre une grande partie de la Guyane, une région que Madame Taubira connait bien. Pourtant la garde des Sceaux ne peut évidemment pas réciter par cœur chacune des pages de ce volumineux ouvrage. On ne lui fera pas de procès sur ce point. Reste qu’au ministère de la Justice il y a de nombreux conseillers  -enfin ceux qu’elle n’a pas virés- qui auraient pu, peut-être, l’empêcher de sombrer dans d’hystériques vaticinations.

Mais quand Christiane Taubira veut quelque chose…Ainsi, elle a demandé aux magistrats de venir en stage de formation afin de mieux réprimer "les violences et les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité du genre". Cette dernière et curieuse notion postule que l’identité sexuelle n’est pas consécutive à des raisons biologiques mais à un sentiment d’appartenance. La théorie du genre a ceci de charmant qu’elle enrichit fortement le récit réducteur que l’on nous impose depuis des années avec Eve, première salope de l’Histoire, tendant une pomme à Adam. Non, Eve n’était pas une femme : elle avait juste le sentiment d’en être une ! Non, Adam n’était pas un homme : il croyait simplement qu’il en était un ! Seul le serpent -maudit serpent !- savait ce qu’il en était et qu’il pouvait les pousser à l’acte de chair.

Pauvres magistrats qui vont devoir apprendre tout ça…Pauvres enfants qui, sur les bancs de l’école (Najat Vallaud-Belkacem s’y emploie), auront peut-être un jour à découvrir les filandreuses arcanes de la théorie du genre…Pauvre nous qui devront aussi, une nouvelle loi aidant, répondre devant les tribunaux d’insultes du genre  "sale homme !", "sale femme !", condamnables car réduisant les cibles de nos injures à leur déplorable et triste condition biologique…Un peu estomaqué, un des responsables de l’Union syndicale des magistrats (USM) a fait observer à Madame Taubira que le code pénal contenait déjà tout l’arsenal juridique nécessaire à la sanction des actes homophobes et des discriminations liés à l’orientation sexuelle. Et qu’en conséquence il trouvait plutôt comique la formation décidée par Madame Taubira.

Nos ancêtres les Gaulois n’avaient peur que d’une chose, que le ciel leur tombe sur la tête. La garde des Sceaux, bien plus évoluée que les contemporains d’Astérix et d’Obélix, n’a peur que d’une chose,  que ce soit le code pénal qui lui tombe sur la tête. C’est pourquoi, pesant de tout son poids, elle est assise dessus.

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