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Solimoov, l'e-commerce solidaire
©Reuters

La Start-Up du Jeudi

Solimoov permet, lorsque l’on fait un achat en ligne, de reverser une partie de la somme dépensée à une association.

"C’est le nouveau moyen de soutenir gratuitement une association grâce à ses achats en ligne". Voilà comment Ayoube Rami résume le projet Solimoov, qu’il défini comme la "solidarité en mouvement". Dans l’espace de coworking parisien La Ruche, il a développé son logiciel qui permet aux utilisateurs de récolter des fonds pour l’association de leur choix, en faisant juste leurs achats en ligne. "L’idée m’est venue lorsque je me suis aperçu qu’après la crise de 2008, le commerce en ligne résistait bien. D’un autre côté, les dons étaient en chute libre. Je me suis dis qu’il fallait trouver un moyen de faire bénéficier les associations du système d’e-commerce".

Depuis le mois de septembre, le logiciel est testé et il a été officiellement lancé en début de semaine. L’extension qu’il faut installer au navigateur indique aux utilisateurs les sites marchands qui sont partenaires de Solimoov ; ils sont déjà 150. "On a des partenariats avec Carrefour, Auchan, Amazon, la Fnac par exemple…l’enjeu majeur, c’est surtout de trouver des sites fréquentés". Le reste se fait tout seul : il suffit de surfer sur le net comme d’habitude et de faire ses achats, sans avoir besoin de se soucier du pourcentage qui sera reversé à l’association. Reste aux utilisateurs à choisir celle qu’ils désirent soutenir. "On a fait au plus simple. On est aujourd’hui partenaires d’une trentaine d’associations. Mais les utilisateurs peuvent en proposer aussi". Et chacun semble y trouver son compte : "l’intérêt pour les sites marchands, c’est avant tout l’étiquette solidarité que ça leur confère". Les associations n’ont quant à elles rien à débourser et les consommateurs ne payent pas leurs achats plus chers.

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L’idée d’Ayoube n’est pourtant pas nouvelle et rappelle notamment Capital Koala, le site permettant de mettre de l’argent de côté pour ses enfants en faisant ses achats. Il le reconnaît volontiers : "c’est la première chose que l’on m’a dite lorsque j’ai présenté mon projet. Mais je pense quand même proposer quelque chose de vraiment différent et innovant, parce que Solimoov permet d’acheter tous types de biens sans que le consommateur ait le moindre effort à faire. En un clic une fois que l’on s’est inscrit, on peut commencer à collecter de l’argent".

Il lui a fallu deux ans pour mettre au point son extension tout seul, mais pas de quoi effrayer cet ancien responsable des comptes CNP Assurances de chez Natixis. Son double cursus en finance et informatique lui est d’une aide précieuse, mais pas seulement. "J’ai eu la chance de pouvoir m’installer à la Ruche. L’espace de co-working permet de confronter ses idées avec d’autres entrepreneurs et de mutualiser nos expériences".

Aujourd’hui, ils sont trois chez Solimoov et une quatrième personne s’apprête à les rejoindre dans le courant du mois pour se charger de la communication. La start-up récupère 50% de la somme collectée par les consommateurs et reverse l’autre moitié aux associations,  le pourcentage donné étant fixé par les sites marchands. "Par contre, on ajuste toujours en fonction ; si le taux est faible, on va plutôt reverser 65% de la somme".

Si le concept séduit déjà les 500 utilisateurs inscrits, il reste encore pas mal de chemin à parcourir : "j’espère être rentable d’ici fin 2015. Pour atteindre l’équilibre il nous faut entre 4500 et 5000 utilisateurs. Mais on espère un maximum d’utilisateurs pour collecter le plus d’argent possible pour les associations". Et c’est en ce sens que l’on peut parler d’entreprise sociale et solidaire : notre objectif, ce n’est pas le profit mais la viabilité de la société et son impact social. De plus en plus, les gens ont besoin de donner du sens à ce qu’ils font…pour moi, c’est pareil". En attendant, Ayoube travaille beaucoup, soirs et week-end compris. "Il faut savoir aller à l’essentiel, aimer les défis, détester la monotonie, faire preuve de ténacité et surtout être bien entouré".

Malgré tout, ne regrette pas d’avoir quitté le monde des grandes entreprises au profit de sa start-up : "je le referais sans hésiter !". A terme, il espère pouvoir générer plusieurs millions d’euros pour les associations partenaires.

Pauline Leduc

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