Ski : alerte aux ravages de l’alcool sur les pistes<!-- --> | Atlantico.fr
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Boire ou skier, il faut choisir.
Boire ou skier, il faut choisir.
©Reuters

Ami britannique, sors de ce corps

Une étude réalisée l'an dernier par le centre de sécurité routière autrichien met en évidence qu'une personne sur cinq sur les pistes des stations de sport d'hiver a bu de l'alcool avant de chausser les skis et, plus grave encore, que 29% des skieurs impliqués dans un accident ont une alcoolémie supérieure au niveau légal autorisé pour les automobiliste. Un phénomène récent qui inquiète le corps médical jusqu'en France.

Damien Venchiarutti

Damien Venchiarutti

Damien Venchiarutti est médecin urgentiste à l'hôpital d'Albertville-Moûtiers.

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Bernard Audema

Bernard Audema

Bernard Audema est médecin généraliste à Avoriaz.

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Une étude réalisée l'an dernier par le centre de sécurité routière autrichien met en évidence qu'un skieur sur cinq part sur les pistes après avoir consommé de l'alcool. Est-ce également le cas en France ?

Damien Venchiarutti : C'est un problème pluriquotidien. On a deux sortes de cas : ceux qui arrivent accidentés et ceux qui arrivent en coma éthylique. L'an dernier, à l'hôpital d'Albertville-Moûtiers, il y a eu entre 150 et 170 hospitalisations pour coma éthylique. On ne peut donc pas dire que c'est un phénomène marginal. Bien sûr, il faut rapporter cela aux centaines de milliers de personnes qui passent dans les stations de ski, mais chaque nuit nous avons des cas de ce genre. Chaque année, il y a plusieurs jeunes qui en meurent.

Il y a une augmentation importante du nombre d'hospitalisés à cause de l'alcool. Ce phénomène est le reflet d'une alcoolisation des jeunes qui dépasse très largement le contexte que l'on connaissait auparavant.

Bernard Audema : En France, les modes de consommation d'alcool qui n'existaient pas il y a encore 20 ans sont arrivés des pays nordiques et ont changé les comportements sur les pistes. A Avoriaz, nous ne sommes pas confrontés à ce problème car c'est une station familiale mais quand je discute avec mes collègues des stations qui attirent des étudiants ils me disent effectivement que l'alcool pose problème.

L'abus d'alcool augmente-t-il le nombre d'accidents sur les pistes de ski ?

Bernard Audema : L'accidentologie du ski ressemble un peu à l'accidentologie routière. C'est un sport où la vitesse joue un rôle important et où les réflexes perturbés par l'alcool sont les mêmes que sur la route. L'alcool, par ses effets neurologiques, peut potentiellement encourager la survenue d'accidents.

On ne sait pas par contre pas si cela contribue à désinhiber et à encourager les comportements irresponsables car aucune étude n'a été faite à ce sujet. Une enquête réalisée en Autriche l'an dernier montre en revanche que 29% des skieurs impliqués dans un accident ont une alcoolémie supérieure au niveau légal autorisé pour les automobilistes.

Comment en est-on arrivé là ?

Damien Venchiarutti : L'alcool sur les pistes est indissociable de l'alcool festif. Il y a un continuum avec l'activité des restaurants d'altitudes et des bars. Il y a une organisation d'une activité ludique en station qui est faite pour attirer les jeunes qui mise sur ce mix entre la musique et l'alcool qui favorise la consommation.

Les pouvoirs publics ferment aussi un petit les yeux car cela rapporte de l'argent et interdire quelque chose dans une station de ski c'est un petit peu tabou car pendant les vacances on pense généralement qu'il faut pouvoir s'amuser librement. Les stations de sport d'hiver véhiculent une image de bien-être et de bonheur qui empêche toute campagne de prévention.

Mais aujourd'hui les décès de jeunes liés à l'alcool, très médiatisés, ont quelque peu changé les esprits dans les stations.

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