Singapour ou Berlin : où peut-on encore faire fortune ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Finance
Berlin et Singapour restent deux destinations où l'on peut encore faire fortune aujourd'hui.
Berlin et Singapour restent deux destinations où l'on peut encore faire fortune aujourd'hui.
©Reuters

Eldorado

Le "rêve asiatique" transporte de nombreux Occidentaux. Mais d'autres opportunités sont encore à pourvoir un peu partout dans le monde.

Nathalie  Cariou

Nathalie Cariou

Nathalie Cariou est consultante en intelligence financière. Elle accompagne les particuliers et les professionnels dans leur relation à l’argent et sur le chemin de leur indépendance, financière ou professionnelle. Elle est l’auteur de deux livres : Prenez la responsabilité de vos finances et Oser devenir riche, aux Editions Jouvence, et depuis 2009, elle dirige la société qu’elle a créée : les Clefs de la Réussite.
Conceptrice d’un programme en ligne pour apprendre la liberté financière
et organisatrice des Rendez-vous de l’indépendance financière , elle intervient régulièrement en conférences et dans les média en tant que coach financier. Vous pouvez retrouver ses tribunes sur l’argent et la liberté financière sur son site : www.clefsdelareussite.fr

 

 

Voir la bio »

Atlantico : Selon un journal chinois, l'Asie est le continent qui réunit le plus de milliardaires. Ces derniers y sont deux fois plus nombreux qu'en Europe. De manière générale, où peut-on encore partir pour faire fortune ?

Nathalie Cariou : Si la Chine est certainement une vraie opportunité pour les Chinois, cela peut s'avérer plus compliqué pour les Occidentaux : mentalité différente dont il faut apprendre les codes, subtilités linguistiques difficiles à maîtriser ... et surtout une quasi-impossibilité de repartir avec sa fortune, une fois que celle-ci est faite. En effet, faire des affaires dans le pays suppose d’investir avec un partenaire local : la Chine n’est un pays de libre circulation des capitaux. Les Chinois se réservent un droit de regard sur les capitaux qui sortent de Chine et peuvent les empêcher de sortir du territoire. On ne peut pas arrêter une entreprise chinoise du jour au lendemain, et dire qu’on repart. Le principe est : "Vous venez d’accord, mais vous ne repartez pas aussi sec".

On retrouve cette situation en Algérie, où on ne peut pas sortir de capitaux. Il est impossible de payer par carte bancaire dans une monnaie étrangère, et on ne peut pas acheter sur Internet.

Cependant, la Chine n'en reste pas moins un bon exemple des ingrédients que doit réunir un pays pour offrir un climat favorable à l'éclosion de nombreuses fortunes : élévation du niveau de vie global d'une population à la recherche des attributs du confort moderne (appartements plus grands, smartphones, etc.), de l'ouverture du pays à l'international permettant les entrées de capitaux , mais aussi du dynamisme et de la jeunesse d'une population désireuse d'avancer et prête à s'investir.

De tels pays existent ailleurs qu'en Asie. Et c'est dans les pays de la Corne d'Or (Moyen Orient et Asie de l'Ouest) que seront localisés les futurs milliardaires de demain. A moins que certaines personnes ne choisissent l'Asie du sud est, où le niveau de vie, bas, et les opportunités immobilières liées au tourisme permettent de se sentir rapidement millionnaire - alors qu'on appartiendrait tout juste aux classes moyennes de la vieille Europe.

Existe-t-il des destinations à privilégier selon les secteurs dans lesquels on travaille ?

Certains pays se sont faits une spécialité d'un (ou deux) secteur d'activité en particulier : l'Inde est réputée pour l'informatique et le textile. Singapour pour la finance ...et les contrefaçons !

Ces secteurs économiques sont désormais développés et dans une certaine façon, il est "trop tard" pour s'y intéresser. Faire fortune, quel que soit le pays, suppose de prendre le risque avant tout le monde - avant que tout le monde ait découvert l'intérêt du filon.
C'était valable au temps des chercheurs d'or (les derniers ne récupéraient jamais que les miettes que les premiers leur avaient laissées) ... c'est également vrai pour les eldorados modernes.

Si la finance vous intéresse, je vous suggère Karachi plutôt que Singapour. Et de trouver, en Inde ou à Singapour, les moyens de développer un autre secteur d'activité ... qui sera qualifié, dans quelques années, de "spécificité économique locale".

Quels sont les pays dont le climat politique peut vraiment être un obstacle à l'expatriation ?

Il est clair que les pays du Moyen-Orient sont encore aujourd'hui politiquement instables et difficiles à aborder pour les occidentaux que nous sommes. Qui dit instabilité dit aussi, hélas, résistances administratives et corruption. Il peut donc être prudent de laisser passer quelques années avant de s'y aventurer ... en sachant néanmoins que les meilleures affaires se font le plus souvent au début. Ne tardez pas trop.

Le journal allemand Der Spiegel a consacré jeudi sa Une aux diplômés européens les plus brillants qui ont tendance à privilégier l'Allemagne. La République fédérale est-elle la seule privilégiée en Europe ?

L'instabilité fiscale est également l'un des facteurs qui explique l'engouement pour l'Allemagne au sein de la communauté européenne.
En particulier quand il s'agit d'entreprendre. Plus les règles sont complexes et à géométrie variable, plus il est difficile pour les entrepreneurs d'y voir clair et de pouvoir établir un plan à moyen terme.

C'est l'un des problèmes majeurs de la France : la multiplicité des règles, qu'il faut être énarque pour arriver à comprendre, ainsi que le changement des taux et des seuils d'imposition tous les quatre matins. L'Allemagne, par rapport à cela, brille par sa stabilité, et permet donc aux entreprises de se projeter en sachant à quelle sauce elles vont être mangées. C'est tout ce qu'elles demandent !

Quels pays sont les plus prometteurs pour les entrepreneurs ?

Les entrepreneurs sont à l'affût des pays en mouvement. Parce qu'ils y trouveront main d’œuvre, capitaux et une moindre résistance aux idées nouvelles. Le paradis de l'entrepreneur est celui où l'innovation est accueillie avec curiosité et enthousiasme. Les pays d'Asie, tels que l'Inde ou la Corée, affichent cet enthousiasme vis-à-vis des initiatives. Et sont donc de bons pays pour entreprendre. L'Asie de l'ouest et le Moyen-Orient devraient suivre.

Propos recueillis par Ann-Laure Bourgeois

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !