« Sans les musulmans, la France ne serait pas ce qu’elle est » nous dit Jack Lang. Mais qu’est-elle...?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président de l'Institut du Monde Arabe, Jack Lang, lors d'une visite au Grand Palais à Paris, en juillet 2019.
Le président de l'Institut du Monde Arabe, Jack Lang, lors d'une visite au Grand Palais à Paris, en juillet 2019.
©LUCAS BARIOULET / AFP

Sucreries orientales

Rien, strictement rien n’arrête les effusions amoureuses du patron de l’Institut du monde arabe.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Chez Lang depuis toujours tout n’est que boursouflures. De l’emphase de bas étage. De l’extase à tous les étages. Mais en période de ramadan, il parvient à se surpasser.
Posant dans les locaux de l’Institut du monde arabe, il a adressé - la période étant propice à ce genre d’exercice – ses vœux aux musulmans. Et il a déversé sur eux des quantités industrielles de loukoums, de cornes de gazelles et de dattes fourrées.
Les musulmans ont évidemment leur place en France. Toute leur place. Mais il n’est pas sûr que les excès langagiers de Lang leurs rendent la vie facile. Non, non le patron de l’IMA n’était pas bourré : ses sympathies et ses accointances lui interdisent de boire de l’alcool. On écartera également l’hypothèse blasphématoire qu’il se serait roulé des joints avec des pages de coran. Ecoutons-le et regardons-le bien.
Il est très joliment habillé car on lui offre parfois ses costumes. Mais en période de ramadan, une djellaba cousue de fils d’or et sertie de diamants lui irait à ravir. Jack Lang, qui doit beaucoup à ses sponsors arabes et pas seulement à Smalto, y est allé très fort. Il a donc adressé ses vœux aux musulmans. Jusque là, on le comprend parfaitement. 
Jack Lang, qui entend parler aux musulmans « de France et d’ailleurs », leur a envoyé un « salut fraternel ». « D’ailleurs » ? Dans les montagnes d’Afghanistan, dans les déserts du Yémen et sur les rivages du Golfe Persique, on en a pleuré d’émotion. Et Lang va certainement recevoir des invitations de là-bas pour y organiser des fêtes de la musique.
Mais avait-il besoin de se faire barde un peu à la façon d’Assurancetourix. « Sans les musulmans, a-t-il dit, la France ne serait pas ce qu’elle est ». En effet, elle doit beaucoup aux musulmans comme, du reste, à beaucoup d’autres influences venues d’ailleurs. Peut-être même que nombre de musulmans qui y vivent considèrent qu’ils lui doivent, eux, la liberté d’échapper à des destins plus contraints dans les pays où l’islam règne sans partage. 
Sur sa lancée, il a exprimé sa « gratitude » à l’égard des musulmans dont « nous avons besoin de l’intelligence, du génie et de la combativité », a-t-il poursuivi, entraîné par sa fougue.
Il eut été plus prudent de sa part de ne pas utiliser le mot « combativité » vu ce qui se passe dans certaines de nos banlieues. Mais, comme on vous l’a dit, rien n’arrête Jack Lang…
Certains tenants de la fachosphère ironisent méchamment : « sans les musulmans, la France ne serait pas devenue ce qu’elle est ». Les vilains ! 
Il n’est cependant d’éloge flatteur sans liberté de blâmer comme l’écrivait Beaumarchais. La tentation est forte de le paraphraser en écrivant qu’il n’est de vœu sincère sans regarder la vérité de son interlocuteur. Dans ses qualités comme dans ses défauts. Souhaiter le bien de quelqu’un passe parfois par le fait de lui souhaiter -aussi- de progresser. 

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