"Oui à l'aide, non à l'assistanat ! "<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
"Oui à l'aide, non à l'assistanat ! "
©

Polémique du RSA

Alors que la polémique autour de la proposition de Laurent Wauquiez, de supprimer les prestations sociales au personne n'ayant pas travaillé au moins pendant cinq ans, prend des allures de crise politique, Anne Grommerch député de la Moselle estime que cette réforme offrira une plus grande justice sociale

Anne  Grommerch

Anne Grommerch

Anne Grommerch est député de la neuvième circonscription de la Moselle. 

Voir la bio »

Que pensez-vous de la proposition de Laurent Wauquiez de suspendre les prestations sociales, en l’occurrence le RSA, à ceux qui n’auraient pas travaillé au moins pendant cinq ans ?

Aujourd’hui il y a un véritable problème. Des personnes arrivent en France et bénéficient du minimum vieillesse. A la fin du mois, ils ont plus d’argent que l’agriculteur qui cotise depuis 40 ans. Nous sommes donc en droit de mettre ce sujet sur la table et de se poser les bonnes questions.  De plus certaines personnes préfèrent ne pas aller travailler. Ils pensent que travailler induit des frais de gardes pour leurs enfants et des frais de transport. Au final ils gagnent plus en restant chez eux qu’en allant travailler.

On connait les crispations autour des sujets comme la solidarité, est-ce une question impossible à poser en France ?

Dès qu’on parle d’assistanat, certains crient au loup. Je pense que c’est nécessaire d’en parler. Personne n’est stigmatiser lorsqu’on en parle, c’est une simple réalité. Aujourd’hui il faut arrêter de faire pour, mais il faut faire avec. Oui à l’aide, non à l’assistanat. Le sujet est ici. On doit travailler là-dessus. Il n’est pas dit qu’on ne doit plus aider les plus nécessiteux. Ce n’est pas du tout ce que fait le gouvernement, bien au contraire. La question est de savoir comment le faire et quelles sont les contres parties. C’est ce que disait Kennedy, il a de nombreuses années déjà : « Ne demandez pas à votre pays ce qu’il peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays ». On doit revenir à un peu plus de sagesse et se poser les bonnes questions. Il n’y a pas de travail sans salaire, mais on doit avoir le droit de se poser la question à l’inverse, il n’y a pas de salaire sans travail. On demande cinq heures de travail par semaine, ce n’est pas insurmontable. En plus cela permet à ces personnes de recréer des liens sociaux. Ca redonne de la dignité aux individus, et c’est efficace pour la société.

L’objectif est-il d’équilibrer les comptes en cherchant à faire des économies sur certains régimes déficitaires ou d’avoir plus de justice sociale ? Une justice pour ceux qui ont cotisé et non pas pour ceux qui ne percevraient plus ces prestations ?

C’est bien évidemment tout d’abord la justice sociale, l’humain est au cœur de cette question. La pauvreté des liens commande la pauvreté des biens. Il faut remettre les individus au cœur du système. C’est une justice sociale vis-à-vis de tous les français. Il faut trouver un équilibre entre les deux. De plus, je ne pense pas que l’Etat fera de grandes économies. Le sujet n’est pas de faire des économies, mais de montrer qu’on ne peut avoir sans participer un minimum. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !